samedi 30 novembre 2019

Z serie des archives


Z série des archives départementales traitant des sous-préfectures.

Trouver un article avec la lettre Z est toujours difficile, cette série est numérisée et mise en ligne pour la sous-préfecture de Bayonne dans le site des AD 64.
J’y ai trouvé toute une série de délibérations concernant la commune de Boucau et l’une d’elle a retenu plus particulièrement mon attention. Elle concerne l’incendie du cinéma Fémina du 27 octobre 1935.
La délibération datée du 18/12/1935 dit ceci :
« Le 27 octobre 1935 a eu lieu l’incendie du cinéma Fémina, les pompiers de Bayonne sont intervenus pour éteindre l’incendie, la municipalité doit payer les frais qui s’élèvent à 589 francs. »


Ce cinéma j’en ai entendu parler dans ma famille, par ma mère, mes tantes, mais surtout par mon père. Il avait 11 ans et m’a raconté qu’il était dans ce cinéma quand le drame a eu lieu, le film « trois balles dans la peau », il se souvenait que dans la cohue, il avait perdu ses chaussures, mais qu’il s’en était tiré sans égratignure.
J’ai voulu en savoir plus sur ce cinéma dont les vestiges, pour qui sait regarder, sont encore présents dans la rue de Montilla (ancienne rue de la douane).

Le cinéma Fémina est inauguré le vendredi 22 mai 1914, c’est avec le Terminus le deuxième cinéma de Boucau. Le programme de l’inauguration est le suivant : A travers le Jura : panorama en couleur ; La myopie d’Onésime fou-rire ; Pathé journal : principaux évènements de la semaine dans le monde entier ; Entracte ; La marche des rois : magnifique drame dans la série des grands films historiques Gaumont ; La Momie : vaudeville ; Bou de Zan à la gale : comique.
Un document de 1919 fait par la SACEM nous indique que la salle peut contenir 400 personnes, et que le droit forfaitaire mensuel est de 30 francs par mois pour : » la musique exécutée à l’aide d’un piano au cours des séances de cinéma organisés les dimanches en matinée et soirée… » Le prix des places, toujours en 1919 est de 0,6 ; 0,9 et 1,1 francs.
Le courrier de Bayonne dans son édition de 28/10/1935 rend compte fidèlement de l’incendie
« Vers 18h45 une panne est constatée pendant la projection du film …. Au cours de la réparation il se produisit un court-circuit qui enflamma le film. Le cinéma n’est plus ensuite qu’un vaste brasier, il sera entièrement détruit malgré la promptitude des secours. Seul un jeune homme fut sérieusement brûlé par la chute de la bobine en flamme sur son épaule. Messieurs Cazaurang, Désarmenien, Darricau et Quintal payèrent leur dévouement par des brûlures.. »
Un autre entrefilet du même journal, du 15/12/1935, indique que les objets perdus peuvent être récupérés. J’ignore si mon père est venu récupérer ses souliers.

Ici rue de Montilla le reste du mur du cinéma

Ici on aperçoit les ruines de l'entrée du cinéma

vendredi 29 novembre 2019

Y comme rue en forme d'Y


Y rue en forme d’Y

Un siècle sépare ces deux photos. Elles représentent l’entrée de Boucau en arrivant de Bayonne. On y voit bien l'embranchement des deux rues en forme d'Y.


Quelles sont les différences entre les deux cartes ?







La voie ferrée existe toujours, il s’agit de la ligne Paris-Irun. Le chemin de fer a été inauguré en 1854
Le 1er octobre 1854 une locomotive, son tender, et trois wagons font leur entrée dans la toute nouvelle gare de Boucau. Les travaux du chemin de fer entre Dax et Saint Esprit (Saint Esprit était avant 1857, date de sa réunion à Bayonne, une importante ville landaise) ont nécessité une main d’œuvre considérable, on parle de 1200 ouvriers. L’ouverture officielle de la ligne a lieu le 26 mars 1855, elle propose deux trains journaliers de voyageurs dans les deux sens. Il faut 6 heures pour relier Bayonne à Bordeaux, alors qu’il fallait 40 heures en diligence.
On peut remarquer que la ligne de chemin de fer n’est pas encore électrifiée, ce sera fait dans les années 1925.
Sur la gauche on aperçoit la cheminée de l’usine Saint-Gobain, construite en 1900 (voir à ce sujet l’article U comme usine)
La route qui longe la voie de chemin de fer s’appelait autrefois la route militaire avant qu’on lui donne le nom de Raoul Bramarie. Route militaire car c’était la voix qu’empruntaient les troupes du 49ème régiment d’infanterie de Bayonne pour se rendre au champ de tir de Tarnos, au bord de la mer.

Pas de bitume sur la route et beaucoup d’ornières.
Le bâti n’a guère évolué, la maison sur le devant a été modifiée.

Je joins également deux photos de la même rue, car le même personnage y est représenté. Il s’agit d’une blanchisseuse allant livrer le linge propre à Bayonne.











Il existait à Boucau, à cette époque, de nombreux lavoirs. Nombre de boucalaises des quartiers du Barthassot et de Piquessary subvenaient aux besoins du ménage à l’aide de ce travail. La clientèle était fournie par les familles bourgeoises et les hôtels bayonnais.

Sources:
Archives personnelles

jeudi 28 novembre 2019

X comme classé X


X article classé X

Les déclarations de grossesse décrivent parfois dans les détails les relations ayant été à l’origine de la « faute ». Et on va le voir les termes sont très crus et pornographiques.
Il y a quelques années en cherchant aux archives de la Haute Loire je suis tombé sur cette déclaration pour le moins surprenante

« Aujourd’hui vingt-deux thermidor an huit de la république se sont présentés à la maison commune Marianne Clément du village de Fugères commune de Saint-Martin âgée d’environ quarante-deux ans pour faire déclaration de grossesse, et nous a déclaré que Pierre Bruschet fils du lieu de Mailhac, fils à Antoine âgé de 18 ans, restant chez Vincent Bruschet de Fugères ….. La dite Clément nous a avoué que c’est le véritable père et qu’elle a joui pendant sept fois que le dit commerce ayant commencé le premier jour d’auôt  et ayant fini le sept jour de la St André après ce que ladite Clément nous a déclaré que le premier coup de jouissance se fit dans un bois appelé La Bergère et le second au Rival de Fugères.
Elle n’a voulu dévoilé d’autres que le dernier coup qui était au four de Fugères que se environ onze heures du matin étant en présence des fils (….) qu’elle se déclara enceinte pour coup et qu’elle ne doute pas qu’elle n’a pas vu (ses ourdirs règles ?) jusqu’à ce jour et qu’a ce jour ils ont été retenu et en conséquence de tout ce motif elle déclare père de son enfant étant à naître ledit nommé Brusquet du lieu de Malhac ….. qu’elle se déclare grosse de pour le dernier coup qu’elle a joui au four en la prenant de par d’arrière…. »

Trois jours plus tard,  le 25 thermidor Marianne Clément accouche d’un fils nommé Pierre Clément.



Sources:
AD de la Haute Loire

mardi 26 novembre 2019

V comme Vigo


Vigo

La propriété du Vigo où sont construits les HLM éponymes faisait partie d’un ensemble plus important,  celui du Loustau.


Elle est acquise, par acte retenu par Decapdeville, notaire à Bayonne, le 29/12/1665 (AD 64 3 E 4071) pour la somme de 2400 livres, par Jean Dubrocq notable et bourgeois bayonnais.
Le vendeur est Bernard de Laugier, meunier au moulin de Sault (situé à Anglet).
Bernard de Laugier est d’ailleurs né à Tarnos le 24/6/1632, fils de Pierre et d’Estebenotte de Puyo.
L’acquéreur, Jean Dubrocq fait partie d’une vieille famille bourgeoise et marchande bayonnaise. Les Dubrocq ont occupé de nombreuses situations dans le corps de ville bayonnais. Ils furent sept fois jurats, quatorze fois échevins, deux fois premier échevin et deux fois maire.
L’histoire de Loustau se confond pendant plus de deux cents ans avec celle de la famille Dubrocq.
Le 23/10/1808, à la succession de Joachim DUBROCQ mort à Bayonne le 25/4/1808 ce sont leurs deux enfants Joseph et Marie Rufine qui héritent. Les biens situés dans la commune de Tarnos se composent   de la maison du  Loustaou (bâtiment de maître, bâtiments d’exploitation, terres labourables, vignes) ainsi que d’autres métairies.
On a plus de détails grâce à la succession de son épouse Laurence Faurie décédée à Bayonne le 24/4/1819, les biens à Tarnos sont les suivants : Loustau, Haoucas, Dubrocq et Georjanne le tout estimé 16 000 francs.
Le dernier des Dubrocq , Alexandre Joseph, voit ses biens mis aux enchères publiques au tribunal de Bayonne. Le 26/11/1906, ils  sont adjugés à Bertrand Andrieu et à Jean Marie Carmouze. Ils vont se partager leur acquisition par acte sous seing privé du 12/8/1909 (AD64 site de Bayonne 3 Q 5/485).

Bertrand Andrieu va récupérer les métairies de Haoucas et de Broc, parcelles suivantes de la section D : 119, 123 à 126, 153, 165, 165 bis, 166, 167, 168, 169, 170p, 178, 179p, 181p, 182 à 185, 188 à 194, 420p, 428, 429, 430, 431, 432, 434, 435, 436, 437, 438, 441 à 448 soit une superficie de 25ha 20a 13ca.
Jean Marie Carmouze sera propriétaire des parcelles suivantes de la section D : 139, 140, 154 à 168, 170p, 171p, 173 à 176, 181p, 195, 501 à 518 pour une superficie de 19ha 73a 35ca.
Jean Marie Carmouze et Marie Celina Hargous, son épouse, vont vendre la maison de Loustau avec une partie des terres environnantes à Camilla Fabra Puig veuve de Joaquim de Vigo par acte retenu par Loustalet, notaire à Bayonne, le 12/10/1927 (AD 64 site de Bayonne 3Q 5/564).
« … la partie ci-après désignée d’une propriété rurale dite « Loustau » située au Boucau, laquelle partie comprend : une maison d’habitation appelée « Loustau » une autre maison d’habitation dite « le jardin », le sol de ces constructions et diverses autres constructions, et terres en nature de cours, jardins, pré, labours, bois et landes le tout d’une superficie de 6ha 66a 15ca, section D n° 154p, 161p, 162, 163p, 501à 504, 505p, 506 à 511 (Loustaou) , 512p, 513p, 515 à 518. »
La vente est faite moyennant le prix de 150 000 francs.

Le 19/9/1955, la mairie de Boucau achète une partie de la propriété de Jose de Vigo y Fabra (fils de la précédente).
En 1962 la mairie de Boucau vend la parcelle 505p à l’Office public départemental des HLM, qui va y édifier les HLM Vigo.

Sources
AD 64 notaire Capdeville
AD 64 site de Bayonne Archives de l'enregistrement Bureau de Bayonne
Archives privées

lundi 25 novembre 2019

U comme Usines


Usines de Boucau

Boucau on l'a vu est une ville qui a été créée en 1857, au bord de l'Adour, avant-port de Bayonne, avec Tarnos. Boucau possédait également depuis 1854 une gare de chemin de fer avec une gare de triage. Tous ces atouts ont vu le développement de nombreuses usines dans la ville.

Forges de l'Adour :

Dès 1881 commence la construction des Forges de l'Adour, décidée par la Compagnie des Hauts Fourneaux, Forges et Aciéries de la Marine et des chemins de fer, et initiée sous l'impulsion de Claudius Magnin. C'était une usine Bessemer laminant des rails. La région de Bayonne avait été choisie car elle permettait de recevoir par voie fluviale les charbons anglais et les minerais espagnols. La Compagnie du Midi apportait sa clientèle et l'éloignement des autres centres producteurs de l'Est assurait une certaine sécurité de débouchés. En 1883 sortait le premier rail, en 1891 visite du président de la République Sadi-Carnot. Son effectif oscillera entre 1800 et 2000 ouvriers. L'usine fermera ses portes le 5 juillet 1965.

1911
Usine Saint- Gobain :

Elle est construite à partir de 1900 par la compagnie Saint-Gobain, Chauny et Cirey, pour fabriquer des engrais superphosphates. Elle comptera, en pleine activité, 250 personnes. Jusqu'en 1930, les ventes de superphosphates augmentent. Mais à partir de cette date, elles diminuent progressivement et de façon très importante dans l'ensemble du Sud-Ouest. L'usine fermera ses portes en 1950.


De nombreuses petites entités
Le long de l'Adour vont s'installer, au fil des années, les entrepôts pétroliers Desmarais (qui deviendront la Raffinerie du Midi), les chantiers Léglise (créosotages des traverses de chemin de fer). On retrouvera également des entreprises de mécanique de précision (Cazes, Carrère), une usine d'aggloméré de liège.

Raffinerie du Midi et chantiers Léglise

Boucau est à cette époque un véritable creuset industriel.

Sources: Archives privés 

samedi 23 novembre 2019

T comme Terrier


Terrier des fiefs de l'église de Tarnos

Documents des archives communales de Bayonne GG 153
Cet article est le prétexte pour parler de certaines maisons au travers des impositions du 18ème siècle (vingtième), ainsi que des cadastres, il y en a eux à Tarnos au 19ème siècle: 1810 et 1853.
J'ai extrait de ce terrier les maisons situées aux quartiers de Boucau et de Romatet.

Contrat de 10 sols de fief sur le bien de Clinquart obligé par feu Menjouin de Labielle en date du 18/9/1521 retenu par Despagniau
Contrat de 25 sols 6 deniers de fief sur le bien de Clinquart, obligé par Jean de Clinquart en date du 15/10/1589 retenu par Jean de Lannes notaire royal lequel fief se paye le jour de Notre Dame 15août

Un contrat de 15 sols de fief sur le bien de Commère obligé par feue Agnotte de Commeres étant autorisé par feu Johannot Dupreuilh son mari en date du 1/9/1539 retenu par Pierre Dabbadie notaire royal


Cadastre 1810
Contrat de 22 sols 6 deniers sur le bien de Bellecabe obligé par feu Arnaud de Biellecabe en date du 4/1/1561 Charles Despagniau


Cadastre 1810
30 sols de fief sur les biens de Lartigue obligés par feu Jehan de Lartigue et Jean Hiquoy dit Louder deu Cloussot  en date du 21/3/1549 retenu par feu Etienne de Labadie, notaire royal lequel fief est pour entretenir certain obit ou anniversaire fait à l'intention de Pierre de Boyrie en son vivant prêtre et chanoine de l'église Notre Dame de Bayonne le jour de la Saint Pierre 22 février et est payable ledit fief ledit jour



15 sols de fief sur le bien de Pemolié autrement de Badery obligé par feue Estebenotte de Sauboar et Jehan de Pemolié mère et fils en date du 7/5/1532 retenu par Edmond de Lansolis notaire, lequel fief est pour l'entretien d'un obit fonds à l'intention de feue Cation de Montauban, le premier dimanche après Saint Jacques est payable ledit fief le jour de la Saint Jacques.



Contrat de 22 sols 6 deniers sur le bien de Pitarré obligé par feu Martin de Lalanne et Jehanne de Sauboa conjoints en date du 30/1/1569 retenu par Noël Dussaut notaire royal lequel fief se paye le jour de Berthomieu le 24 août et est pour l'entretien d'un obit fondé ledit jour à l'intention de delle Turandine de Lajus et son bien aimé de la maison de Hourcault.



45 sols de rente sur le bien de Pierre de …. Et de Marguerite de Treytin, conjoints dit de LeProye, obligé en date du 31/10/1608 et retenu par moi notaire soussigné laquelle rente est pour l'entretien d'un obit ou anniversaire fondé à l'intention de feu Etienne de Carrere et Catherine de Hargues, dans l'église de Tarnos le 13 novembre et est payable ledit jour.


Sources:
Archives communales de Tarnos, AD 40 en ligne (cadastre de Tarnos)
Archives communales de Bayonne GG 153 au pôle d'archives 64 à Bayonne

vendredi 22 novembre 2019

S comme Syndic


Syndic

Le Syndic représentait la communauté, il était élu lors d'une assemblée générale de tous les propriétaires de la paroisse. Son rôle était de faire respecter les statuts de la communauté, (c'est lui qui convoquait l'assemblée), de toucher les revenus communs et de rendre compte de sa gestion à l'assemblée à la fin de son mandat. Le syndic peut représenter la communauté en justice. Le syndic reste longtemps en place, il est choisi parmi les habitants les plus aisés et les plus instruits, car il faut qu'il soit susceptible de faire au besoin des avances d'argent, de se déplacer et de consulter des hommes de loi pour défendre les intérêts de la communauté
Les minutes notariales nous permettent de connaitre la liste des syndics de 1760 à 1789: Jean Lalanne (1760-1777), Jean Souverville (1777-1778), Jean Bernettes (1778-1786), Jacques Borel (1786-1789), Jean Dupin (1789)
Voici quelques délibérations concernant les syndics
Le 8/9/1778 Cassebé notaire à Saint Martin de Seignanx (AD 64 3 E 4703)
« Délibération des habitants de Tarnos portant nomination de Jean Bernettes comme syndic
"…. Ont comparu Jean Lesperon et François Gassané jurats de la présente paroisse de Tarnos, lesquels ont dit avoir mandé les habitants de cette paroisse de l'ordre de Monsieur de Sallenave, procureur fiscal à l'ordinaire de Saint Martin, pour ce jour et heure aux fins d'élire et nommer un syndic en lieu et place de feu Jean Souverville maitre en chirurgie du présent lieu décédé … Jean Bernettes dit Haurichon est nommé pour trois années…. »
Le 14/12/1785 devant Cassolet notaire à Saint Esprit (AD 64 3 E 4682) nomination de Jacques Borel comme syndic. Cette élection ne fait pas l'unanimité et trois membres de la communauté ne participent pas au vote: Jean Lalanne (ancien syndic) Etienne Castillon et Dominique Dulong.
« … Jean Bernettes Syndic, François Laborde et Laurent Bouras jurats …. Suit la liste des principaux propriétaires … Les tous capitulairement réunis aux formes ordinaires par les jurats et à la réquisition dudit Bernettes syndic, qui a représenté à la communauté que son âge avancé, les infirmités …. Il ne saurait exécuter dorénavant la tâche d'un syndic en les remerciant jusqu'à ce jour de vouloir en choisir un autre à sa place. Ladite communauté d'une voix unanime a l'exception desdits Lalanne, Castillon et Dulong qui se sont retirés, a élu et choisi pour leur syndic à compter de ce jour et pour le trois prochaines années le sieur Borel père… »

En étudiant les archives judiciaires on comprend mieux pourquoi Jean Lalanne est opposé à Jacques Borel. Le 18/2/1786 il porte plainte contre lui. Voici les faits Jacques Borel aurait empêché Jean Lalanne d'assister à une assemblée.
« … Borel le prit au collet et le suppliant ayant voulu faire des efforts pour entrer, Borel le repoussa et le tenait entre le mur et la porte, où il le tenait de toute sa force, au point qu'il l'empêchait de respirer, non content de son action, il appela au secours les jurats, qui accourant, au lieu de faire ouvrir la porte pour dégager le suppliant ou de l'assister à entrer ou à sortir, se mirent à le presser davantage, entre la porte et le mur, au point que le suppliant était hors d'haleine… le suppliant pu enfin se dégager, et se jeta sur une chaise et revenu à lui, son plus grand empressement fut de se retirer comme il put chez lui et de se faire soigner … il fut contraint de se tenir dans son lit pendant deux jours, et n'est pas entièrement remis, le rapport du chirurgien et le témoignage des assistants fera mieux connaitre à la justice les excès de ces particuliers … » (AD 40 archives judiciaires série IV B)
Jean Lalanne est décédé à Tarnos maison Cordeu le 23/6/1789. Jacques Borel, qui était plus jeune est décédé à Tarnos le 17/9/1800 des suites de blessures qui lui furent infligés par des individus sur la route de Saint Etienne Darribe Labourt (peut-être l'ancienne nationale 117)

Les signatures d'habitants de Tarnos participant à la réunion




jeudi 21 novembre 2019

R comme Régent



Régent:

Le régent est chargé, soit par un groupe de parents, soit le plus souvent par la communauté (assemblée capitulaire) d'instruire les enfants, l'école fonctionne le plus souvent sous le porche de l'église. Le choix incombe à la communauté.
Le régent devra tenir l'école publique, enseigner aux enfants de la paroisse à lire, écrire et les quatre premières règles de l'arithmétique, à prier Dieu, la religion et le catéchisme. A ces taches d'enseignement s'ajoute dans un certain nombre de cas l'obligation de faire le rôle d'imposition ou d'aider le syndic et les jurats, c’est-à-dire servir de greffier à la collectivité. Il pouvait également servir d'écrivain public. La fonction de régent était en général payée en argent auquel s’ajoutaient le logement et la nourriture prise chez les différents habitants.


Les assemblées de la communauté se tenaient sous le porche de l'église

Voici quelques nominations au hasard des archives notariales
Le 24/6/1751 (Cazaumajour, notaire à Saint Martin de Seignanx AD 64 3 E 4621) nomination de Jean Laborde comme régent.
« … Avant midi sur le cimetière de l'église Saint Vincent
Jean Lousse marguillier, Etienne Castillon syndic
On dit qu'il est d'usage d'avoir un maître d'école pour l'instruction des enfants, ils en sont privés par la mésintelligence qui règne parmi les habitants, à cause que la plus grande partie de la jeunesse n'a point d'éducation, pour l'éducation chrétienne et générale….
On dit que Jean Laborde est capable pour l'éducation des enfants … 150 livres par an … »

Le 1/7/1787 (Cassolet notaire à Saint-Esprit AD 64 3 E 4683) nomination d'Etienne Loustalot comme régent
« En la paroisse de Tarnos, dans la chambre commune où les assemblées ont coutume de se tenir, par devant le notaire soussigné, sont comparus Mr Louis Dupont curé et son approbation et consentement relativement à la nomination du nouveau benoît, convoqué à la diligence de leur syndic Jean Dupin, Pierre Lassus, Jacques Borel bourgeois, Jean Cazalis, Jean Bernettes, Pierre Gayan, Jean Gassané, Etienne Daramy, Martin Campozet, Jacques Duboy, Laurent et Pierre Bascazaux, Pierre Lavergnie, Jean Duhau … tous habitants et propriétaires de la présente paroisse lesquels procédant à la nomination d'un nouveau benoit en lieu et place de Pierre Bouheben, charpentier habitant de cette paroisse, ont nommé Etienne Loustalot maître d'école, lequel jouit également des émoluments rattachés à la régence fixé à 150 livres… »
On le voit ici le benoît est en même temps régent.

L'église de Tarnos est une église fortifiée


mercredi 20 novembre 2019

Q comme quartier


Quartier



On appelle quartier, aussi bien dans les Landes qu'en Chalosse, un groupe de maisons même isolées les unes des autres, occupant un secteur topographique de la communauté. Il n'est pas découpé arbitrairement et il a sa personnalité

Voici les quartiers de Tarnos avec la liste des maisons.

Quartier d'Ite ou du Boucau:

Prisse, Mousserolle, Loustaunau du meunier d'Esboucq, Aux Branères, Mouticq, Grazincau, Peloste, Pitarré, Prucon, Junca, Lalotge, Baderi, Péclère, Nanot, Clincart, Barromes, Larribau, Joanolot, Claussot, Frère, Lartigue, Chinanon, Laboyrie, Sauboa, Laborde, Cambrac, Salenave, Bascazaux, Bellecave
Quartier de Romatet:

Hureaux noble jardin, Heucas, Lassus, Cousté, Lesportes, Sorde, Seglas, Layeus, Arey, Laproye, Lescases, Bruhou, Pacheu, Les Comeres



Quartier d'Ordezon:

Hontabat, Petit Seigne, Juzon, Ordezon, Lare, Saint Joan, Banic, Lou Hau, Bidangos, Jeanne, Min, Bachacou, Armaignac, Bayle, Privatet, Labielle.
Quartier d'Estiey:

Marguit, Arqueres, Tausin, Anlonque, Les deux Aramits, Baron, Hillon, Lalonque, Salenave, Lamarque, Milors, Coutré, Rachou, Basta, Pebe, Casillon, Casaumayou, Mon, Bisbau, Lasalle,Gouret, Bedat

Quartier d'Arzon:

Le Claus, Garros, Lousse, Saubis, Donzacq, Coyton et Trauquet, Esperben, Guillemoton, Biscary, Loustaunau, Baudonicq


Quartier du Bourg:

Lannes, Guiraut, Tichennerie, Georges, Raimond de Lacouture, Les Casenabes, Coureau, Dayou, Montauban, Pieulet, Bascou, Carrere, Gascon, Chine, Chrestian, Gaillegou, Dauphin, Biton, Georges du Haut, Guicharnaud, Gentilhome, Lombarbenau, Saubat, Les Artigaux, Caparanie.


Quartier de Garros:

Bernettes, Verger, Gayan, Nougué, Laurencine, Loure, Béga, Cazaunau, Les Camps, Nacisse, Jaubel, Les trois Bouhaben, Coudille, Fringon, Moyne.

Il s'agit des quartiers et des maisons existant à Tarnos au milieu du 18ème siècle.

Sources:
Archives personnelles (Etat de la dîme de la paroisse de Tarnos)
Carte de Cassini (Gallica BNF)

mardi 19 novembre 2019

P comme Prise de possession


Prise de possession



La prise de possession d'un bien se faisait systématiquement après un acte d'achat.

Ainsi le 8/4/1748 devant Cassolet, notaire à Saint-Esprit, (AD 64 3 E 4654) Dominique Sallenave, pilote major de la barre de Bayonne qui vient d'acheter, devant le même notaire le 10/3/1748 (AD 64 3 E 4654), le bien de "Peloste", prend possession de ce bien.

Laissons parler le notaire:

« Nous dit notaire lui avons fait ouvrir et fermer la principale porte de ladite maison dans laquelle il aurait parcouru toutes les appartenances qui la composent. Et de la présente maison nous étant porté sur les terres vendues nous aurions mis en main du sieur Sallenave de la terre et rameau vert, comme aussi nous étant transporté dans ladite maison de Peloste nous aurions fait pareillement ouvrir et fermer au sieur Sallenave la principale porte de la maison, le tout en signe d'une bonne et vrai possession …. Nous avons enjoint à Marie Boucheron épouse du sieur Louis Bretonville en l'absence de celui-ci reconnaitre dorénavant le sieur Sallenave pour son maître et propriétaire de la maison de Peloste et d'en avertir le sieur son mari… »



Quelquefois la prise de possession se retrouve dans le corps de l'acte de vente comme dans celui du 31/7/1720, retenu par Cassolet notaire à Saint-Esprit (AD 64 3 E 4630) qui traite de la vente de l'héritage du Petit Badery (au quartier de Boucau) par Marie de Seglas épouse de Jean Bisbau en faveur de Marie Dussarat épouse de Pierre Gontaires Bourgeois bayonnais



« … et que ladite demoiselle Dussarat en prenne immédiatement la possession lui avons fait fermer et ouvrir les principales portes et fenêtres desdites deux maisons, et ensuite nous étant transportés sur toutes lesdites terres vendues, nous dit notaire en aurions mis en main à ladite demoiselle Dussarat le tout en signe d'une bonne et véritable possession avec les autres formalités en tel cas requises et accoutumées, sans aucun empêchement et personne, avec sommation au nommé Noël de Bitille et Pierre de Naussy fermiers desdites deux maisons et susdits biens, de connaitre à l'avenir ladite demoiselle Dussarat pour la véritable maîtresse et propriétaire des susdites maisons et biens … »


Sources:
Archives personnelles
AD 64 en ligne minutier des notaires de Saint Esprit (Cassolet)

lundi 18 novembre 2019

O comme Obligation


Obligation



Au 19ème siècle on trouve beaucoup d'obligation, un certain nombre de rentiers prêtaient de l'argent à un taux proche de l’usure, certains en faisaient même un commerce et cela contribuait à leurs rentes. Dans tous les actes les biens immobiliers étaient pris en gage et en cas de non remboursement du prêt ils étaient mis en vente.

Voici quelques obligations

Devant Jourdaa notaire à Bayonne le 2/4/1900 (AD 64 3 E 17789)

« Eugène Besançon ajusteur aux Forges de l'Adour et Gracieuse Portal empruntent 1300 francs à Catherine Bruno à Bayonne

Hypothèque:

Tous les immeubles qu'ils possèdent à Boucau 525 m² parcelles 554 et 551 section C du cadastre de Boucau

Confrontant: Est et Ouest à terrains des Forges de l'Adour, sud à chemin de servitude. Ils ont construit les bâtiments et le terrain a été acheté aux Forges de l'Adour par acte retenu par Daguenet le 29/6/1892 »



Devant Detchart notaire à Bayonne le 25/1/1904 (AD 64 3 E 12266)

« Eugène Besançon propriétaire et contremaitre aux Forges de l'Adour et Gracieuse Portal son épouse à Boucau reconnaissent devoir à Arnaud Garro clerc de notaire 3000 francs…

Laquelle somme Mr et Mme Besançon s'obligent à rendre et rembourser à Mr Garra dans cinq ans à compter de ce jour et à lui servir depuis la même époque jusqu'à parfaite libération, l'intérêt au taux de quatre et demie pour cent payable par semestre terme échu et sans retenue..

Hypothèque:

Une maison à habitation construite en mâchefer, couverte de tuiles, située au Boucau, quartier de l'usine, d'une contenance de 550 m² faisant partie des n° 554 et 551 section du cadastre de Boucau.

Confronte du nord et d'est à terrain des Forges, ouest à veuve Ernie et sud à chemin de 8 mètres de largeur. Acquis des Forges de l'Adour, actes reçus par Daguenet, notaire à Bayonne les 29/6/1892 et 9/9/1899, la maison a été construite par eux. »

Tous ces actes m'ont permis de retrouver cette maison qui existe toujours rue Jean-Pierre Thimbaut au Boucau.
Maison Besançon rue JP Timbault Boucao


Vous trouverez ci-dessous un arbre généalogique de la famille Besançon.





Sources
AD 64 minutier des notaires de Bayonne et Etat civil Boucau
Archives personnelles


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