Affichage des articles dont le libellé est embouchure. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est embouchure. Afficher tous les articles

dimanche 1 novembre 2020

L'Adour et son embouchure

Dans le cadre du challengeAZ 2020 voici mon premier article : L’Adour et son embouchure

 

« Ondes fugitives de l’Adour

Vous qui passez plaintives sans retour

Gardez sur vos rives mes amours

Gardez mes amours, toujours, toujours »

C’est le refrain de la chanson « La Dacquoise » écrite par Hyppolite Despax un Dacquois de la fin du 19ème siècle. L’Adour, rivière landaise, dans la majorité de son cours se jette à Tarnos et fait la frontière entre le Pays Basque et la Gascogne.

Mais son embouchure, ne fut fixée à son endroit actuel, qu’à partir du 28 octobre 1578. Avant, elle vagabonda, jusqu’en 1310 environ, selon certains auteurs, elle se jetait à Capbreton, et à la suite d’une violente tempête, elle débouchait à Port d’Albret aujourd’hui Vieux-Boucau. De ce fait elle privait Bayonne de son débouché historique de Capbreton, c’est le marasme pour la ville. A cause du peu de profondeur du lit de l’Adour, les gros navires ne peuvent aller à Bayonne. Les Bayonnais s’en plaignent, d’abord à Charles VIII en 1491 (celui-ci ordonne une enquête qui fut vite abandonnée), puis à Charles IX en 1561. Le roi envoi Claude Grimal, dit le Capitaine Flayol sur les lieux, pour déterminer en quels points pourraient être fait un éventuel détournement. Son choix se porta sur le lieu-dit Trossoat, dans la paroisse de Tarnos, au niveau de la Maïsica, pratiquement au lieu où se jette le Bazé qui est un vestige de l’Adour ancien. Des travaux sont entrepris, mais le superintendant les arrête. Le 19 juin 1572, le Roi passe un contrat avec Louis de Foix, pour 

régler les conditions de la réalisation de la percée, qui devait permettre à l’Adour de se diriger vers la mer. A partir du Trossoat il a été prévu « la fermeture de la rivière sur 150 toises (290m), le creusement d’un canal de 900 toises (1800m) vers la mer ». Le travail, gigantesque pour l’époque, aboutit, malgré beaucoup de difficultés, et le 28 octobre 1578 le fleuve coulait droit sur l’Océan. De nombreux travaux furent nécessaires, pour entretenir l’œuvre de Louis de Foix. L’architecte et maître d’œuvre Bernard de Milhet, veillait sur « les caisses et les sables » de la digue et de l’embouchure. 

Buste de Louis de Foix (Phare de Cordoun) (1)

En réalisant cette embouchure, Louis de Foix pensait faire une œuvre définitive, c’était sans compter sur les caprices de la nature, car l’Adour se refusait à suivre le chenal artificiellement imposé. Vers la fin du 17ème siècle elle s’était décalée de 600 m vers le sud, se jetant pratiquement à la Chambre d’Amour. Il faudra attendre la fin des travaux d’endiguement, vers la moitié du 18ème siècle, pour retrouver une situation normale. Dès la fin du 17ème siècle, on commença à construire des digues, pour résoudre deux problèmes, assurer la fixité de la passe et maintenir une hauteur d’eau suffisante. Les dépenses jusque-là assurées par la ville de Bayonne, furent prises en charge par l’Etat dès 1729.

Plan de l'embouchure de l'Adour (BNF Gallica)
Magdelon de Touros, directeur des fortifications de Bayonne de 1727 à 1739, est le promoteur du plan consistant à endiguer l’Adour sur les deux rives, avec des digues maçonnées pour remplacer celles installées par l’ingénieur Ferry qui étaient en charpente. Dès 1730, les travaux commencèrent, et en 1732 on avait construit le Havre du Boucau (La Cale) qui servait d’abri aux chaloupes des pilotes. En 1754 l’endiguement était pratiquement fini, la longueur de la digue nord était de 1230 toises (2398 m), celle de la digue sud était de 870 toises (1500 m). En 1787, quand il visite Bayonne, le voyageur anglais Young, dans son ouvrage « Voyage en France » ne cache pas son admiration pour le travail accompli. « C’est, dit-il, un ouvrage remarquable et d’utilité et qui a exigé de grands frais. » L’investissement est de 4 millions de livres. Tous ces travaux étaient dirigés, par les directeurs des fortifications. 

Touros quand il était à Tarnos pour surveiller les travaux, logeait dans l’hôtel de la Direction au Boucau (l’ancien cinéma Terminus et actuellement Leader Price). Le 4/10/1771 Bernard des Costes D’Eyrinac, directeur des fortifications de la province de Guyenne et des Pyrénées, est décédé au Boucau, dans son hôtel de la direction.

Le chantier a nécessité une main d’œuvre considérable. En 1737 près de 900 hommes travaillaient sur l’ouvrage. Le quartier du Boucau était le lieu de résidence privilégié des entrepreneurs des travaux de la Barre. Paul Gaujet entrepreneur jusqu’en 1745, réside dans la maison de Joanichon (boucherie et pharmacie de la place Sémard). Son successeur François Morancy, originaire de La Rochelle, construisit la maison de Belair (château Majesté). En 1773 c’est Jean Laborde qui lui succède, il est enterré dans l’ancienne chapelle de la propriété.

La commune de Boucau sera créée en 1857 par la réunion de deux sections du cadastre de Tarnos : la section de Romatet et celle du Boucau.

 

Collection personnelle

Notes

(1) Claude Grenet-Delisle: Louis de Foix, Horloger, ingénieur et architecte de 4 rois (1998)

 Sources :

Archives municipales de Bayonne, Archives départementales du 64, Archives départementales des Landes, Archives personnelles, Blog Jean Pierre Cazaux Histoire (s) de Boucau (Blogspot)

mardi 5 novembre 2019

Démission


ChallengeAZ

Démission du poste de pilote

Le 20/1/1736 devant Cassolet notaire à Saint-Esprit Dominique Sallenave, démissionne de son poste de pilote en faveur de son frère Joseph Sallenave.



"Aujourd'hui 20 janvier 1736 après midy au bourg de Saint-Esprit est comparu Dominique Sallenave pilote de la barre de la ville de Bayonne … lequel a dit qu'en l'année 1725 il a plu à Messieurs les maire, échevins et jurats de la ville de Bayonne de l'honorer de la survivance de pilote major dont son père Etienne Sallenave était pourvu. Il eut en plus une charge de pilote vacante après le décès de Bernard Guiraud et lui en firent expédier les pouvoirs daté du 12/11/1728 …" (AD 64 Cassolet 3 E 4645)

Dominique Sallenave occupe donc à la fois les places de pilote major (chef du pilotage) et de pilote de la barre. Il démissionne du poste de pilote pour le laisser à son frère Joseph Sallenave.
Avec la généalogie de cette famille on va voir qu'ils sont tous pilotes de père en fils.




Il faut ici expliquer le rôle et l'importance du pilotage pour le quartier et la future commune de Boucau.

L'embouchure de l'Adour ne fut fixée à son emplacement actuel qu'à partir de 1578. Jusqu'en 1310 environ, selon certains auteurs, elle se jetait dans la mer à Capbreton. Une violente tempête infléchit son cours vers Port-d'Albret, aujourd'hui Vieux-Boucau. Les édiles bayonnais n'eurent de cesse de réclamer une nouvelle embouchure pour l'Adour. Le 19 juin 1572, un contrat est passé avec l'ingénieur Louis de Foix (le constructeur du phare de Cordouan en Gironde) pour régler les conditions de la percée. A partir du Trossoat, lieu-dit situé à Tarnos, dans le quartier d'Ite, à l'endroit où le fleuve fait un coude, il a été prévu "la fermeture de la rivière sur 150 toises (290 mètres), le creusement d'un canal de 900 toises '1800 mètres) vers la mer". Le travail, gigantesque pour l'époque, aboutit malgré beaucoup de difficultés, et le 28 octobre 1578 le fleuve coulait droit sur l'océan. Le Boucau-neuf était né.


Fac-similé de la signature de Louis de Foix (Archives Communales Bayonne fonds Communay)

L'entrée des navires dans la nouvelle passe n'était possible qu'avec l'aide d'un pilote ou locman. Sans les pilotes, le franchissement de la Barre et leur entrée dans l'Adour, serait absolument impossible, tant en raison de la faible profondeur de l'eau que des multiples variations de la passe. La plus ancienne réglementation concernant les pilotes remonte à 1692, il y eut ensuite celle de 1738, puis celle de l'an V sous la Révolution. Les pilotes sont sous l'autorité du pilote major. La famille Sallenave fournira toute une dynastie de pilotes majors du milieu du XVIIème siècle au début du XIXème siècle. Le pilote major avait obligation de résider au Boucau.



Cours de l'Adour en 1738 (Gallica BNF)

Sources:
AD 64 en ligne: Minutier des notaires de Saint-Esprit
Boucau et Tarnos par Jean-Pierre Cazaux Mémoire en images Alan Sutton 2001
Archives communales de Bayonne divers fonds (entre autre série FF)

ZANZI-BAR

ZANZI-BAR                  Sur le bulletin municipal de 1979 on pouvait lire une publicité concernant le Taxi Tardits au « Zanzi-Bar » rue...