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Démission du poste de pilote
Le 20/1/1736 devant Cassolet notaire à
Saint-Esprit Dominique Sallenave, démissionne de son poste de pilote en faveur
de son frère Joseph Sallenave.
"Aujourd'hui 20 janvier 1736
après midy au bourg de Saint-Esprit est comparu Dominique Sallenave pilote de
la barre de la ville de Bayonne … lequel a dit qu'en l'année 1725 il a plu à
Messieurs les maire, échevins et jurats de la ville de Bayonne de l'honorer de
la survivance de pilote major dont son père Etienne Sallenave était pourvu. Il eut
en plus une charge de pilote vacante après le décès de Bernard Guiraud et lui
en firent expédier les pouvoirs daté du 12/11/1728 …" (AD 64 Cassolet 3 E 4645)
Dominique Sallenave occupe donc à la
fois les places de pilote major (chef du pilotage) et de pilote de la barre. Il
démissionne du poste de pilote pour le laisser à son frère Joseph Sallenave.
Avec la généalogie de cette famille on
va voir qu'ils sont tous pilotes de père en fils.
Il faut ici expliquer le rôle et
l'importance du pilotage pour le quartier et la future commune de Boucau.
L'embouchure de l'Adour ne fut fixée à
son emplacement actuel qu'à partir de 1578. Jusqu'en 1310 environ, selon
certains auteurs, elle se jetait dans la mer à Capbreton. Une violente tempête
infléchit son cours vers Port-d'Albret, aujourd'hui Vieux-Boucau. Les édiles
bayonnais n'eurent de cesse de réclamer une nouvelle embouchure pour l'Adour.
Le 19 juin 1572, un contrat est passé avec l'ingénieur Louis de Foix (le
constructeur du phare de Cordouan en Gironde) pour régler les conditions de la
percée. A partir du Trossoat, lieu-dit situé à Tarnos, dans le quartier d'Ite,
à l'endroit où le fleuve fait un coude, il a été prévu "la fermeture de la
rivière sur 150 toises (290 mètres), le creusement d'un canal de 900 toises
'1800 mètres) vers la mer". Le travail, gigantesque pour l'époque, aboutit
malgré beaucoup de difficultés, et le 28 octobre 1578 le fleuve coulait droit
sur l'océan. Le Boucau-neuf était né.
Fac-similé de la signature de Louis de Foix (Archives Communales Bayonne fonds Communay)
L'entrée des navires dans la nouvelle
passe n'était possible qu'avec l'aide d'un pilote ou locman. Sans les pilotes,
le franchissement de la Barre et leur entrée dans l'Adour, serait absolument
impossible, tant en raison de la faible profondeur de l'eau que des multiples
variations de la passe. La plus ancienne réglementation concernant les pilotes
remonte à 1692, il y eut ensuite celle de 1738, puis celle de l'an V sous la
Révolution. Les pilotes sont sous l'autorité du pilote major. La famille
Sallenave fournira toute une dynastie de pilotes majors du milieu du XVIIème
siècle au début du XIXème siècle. Le pilote major avait obligation de résider
au Boucau.
Cours de l'Adour en 1738 (Gallica BNF)
Sources:
AD 64 en ligne: Minutier des notaires de Saint-Esprit
Boucau et Tarnos par Jean-Pierre Cazaux Mémoire en images Alan Sutton 2001
Archives communales de Bayonne divers fonds (entre autre série FF)
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