mardi 5 novembre 2019

Démission


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Démission du poste de pilote

Le 20/1/1736 devant Cassolet notaire à Saint-Esprit Dominique Sallenave, démissionne de son poste de pilote en faveur de son frère Joseph Sallenave.



"Aujourd'hui 20 janvier 1736 après midy au bourg de Saint-Esprit est comparu Dominique Sallenave pilote de la barre de la ville de Bayonne … lequel a dit qu'en l'année 1725 il a plu à Messieurs les maire, échevins et jurats de la ville de Bayonne de l'honorer de la survivance de pilote major dont son père Etienne Sallenave était pourvu. Il eut en plus une charge de pilote vacante après le décès de Bernard Guiraud et lui en firent expédier les pouvoirs daté du 12/11/1728 …" (AD 64 Cassolet 3 E 4645)

Dominique Sallenave occupe donc à la fois les places de pilote major (chef du pilotage) et de pilote de la barre. Il démissionne du poste de pilote pour le laisser à son frère Joseph Sallenave.
Avec la généalogie de cette famille on va voir qu'ils sont tous pilotes de père en fils.




Il faut ici expliquer le rôle et l'importance du pilotage pour le quartier et la future commune de Boucau.

L'embouchure de l'Adour ne fut fixée à son emplacement actuel qu'à partir de 1578. Jusqu'en 1310 environ, selon certains auteurs, elle se jetait dans la mer à Capbreton. Une violente tempête infléchit son cours vers Port-d'Albret, aujourd'hui Vieux-Boucau. Les édiles bayonnais n'eurent de cesse de réclamer une nouvelle embouchure pour l'Adour. Le 19 juin 1572, un contrat est passé avec l'ingénieur Louis de Foix (le constructeur du phare de Cordouan en Gironde) pour régler les conditions de la percée. A partir du Trossoat, lieu-dit situé à Tarnos, dans le quartier d'Ite, à l'endroit où le fleuve fait un coude, il a été prévu "la fermeture de la rivière sur 150 toises (290 mètres), le creusement d'un canal de 900 toises '1800 mètres) vers la mer". Le travail, gigantesque pour l'époque, aboutit malgré beaucoup de difficultés, et le 28 octobre 1578 le fleuve coulait droit sur l'océan. Le Boucau-neuf était né.


Fac-similé de la signature de Louis de Foix (Archives Communales Bayonne fonds Communay)

L'entrée des navires dans la nouvelle passe n'était possible qu'avec l'aide d'un pilote ou locman. Sans les pilotes, le franchissement de la Barre et leur entrée dans l'Adour, serait absolument impossible, tant en raison de la faible profondeur de l'eau que des multiples variations de la passe. La plus ancienne réglementation concernant les pilotes remonte à 1692, il y eut ensuite celle de 1738, puis celle de l'an V sous la Révolution. Les pilotes sont sous l'autorité du pilote major. La famille Sallenave fournira toute une dynastie de pilotes majors du milieu du XVIIème siècle au début du XIXème siècle. Le pilote major avait obligation de résider au Boucau.



Cours de l'Adour en 1738 (Gallica BNF)

Sources:
AD 64 en ligne: Minutier des notaires de Saint-Esprit
Boucau et Tarnos par Jean-Pierre Cazaux Mémoire en images Alan Sutton 2001
Archives communales de Bayonne divers fonds (entre autre série FF)

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