Entrepreneur des ouvrages de la
Barre
Jusqu’en 1730 les travaux de
l’entretien de l’embouchure de l’Adour étaient pris en charge par la ville de
Bayonne. Mais, à partir de cette année-là,
l’Etat voulut prendre le problème à bras le corps, il désigna un directeur des
fortifications, ce fut Magdelon de Touros, et prit à sa charge les dépenses des
travaux d’endiguement. On fit appel pour faire les travaux à un maître maçon
Bayonnais, Paul Gaujet, qui fut le premier Entrepreneur des ouvrages de la
Barre.
PAUL GAUGET
Le 25 juin 1730, par acte passé devant
maître Cassolet notaire à Saint Esprit, Paul Gaujet achète la propriété de
Joanichon et toutes ses dépendances à Marie Lesbouirie. Dans cet acte est
précisé le contenu de la propriété
« …est la présente maison de
Joanichon couverte de tuile avec son sol lieu, place, bâtiment, four,
fournière, jardin et le terrain qui est devant ladite maison vulgairement
appelé Pourtey en ladite paroisse, dans lequel il y a quatre grands ormeaux et
quelques chesnes le long de l’écurie, et la muraille du jardin fermée sur soi
de muraille, avec tous droits de servitude, capcazal et de padoüendage et aussi
les droits d’église et de sépulture qui peuvent en dépendre… »
Dans le même contrat de vente il est
également précisé l’achat d’une ancienne tuilerie.
« … pièce de terre de la
contenance ……. ou environ, sur laquelle il y avait cy devant une tuilière qui a
été démolie pour les ouvrages de la Barre, et sur laquelle terre ou terrain il
a été fait certains édifices pour servir aux ouvrages de ladite barre… » (AD 64 Cassolet 3 E 4640)
Paul Gaujet commencera la construction
de la maison Bel-Air. Il restera entrepreneur des ouvrages de la Barre jusqu’en
1745. C’est lui qui fit bâtir en 1732 la Cale, pour servir d’abri aux
embarcations des pilotes. Il faut remarquer, et les différentes cartes le
montrent, que la Cale s’étendait jusqu’au milieu de la place Sémard. Bien que
l’acte de vente des propriétés de Direction et de Joanichon n’ait pas été
retrouvé, on peut supposer que Paul Gaujet vendit tous ses domaines et sa
charge à François Morancy en 1745, car à cette date, des réclamations
s’élèvent. En effet, on reproche à Paul Gaujet de s’être approprié plusieurs
propriétés appartenant à des tiers, c’est le cas de la maison de Milhet,
(l’actuel Crédit Agricole) appartenant à Dominique Sallenave
« .. S’est constitué sieur
Dominique Sallenave…. lequel dirigeant le présent acte à Monsieur François de
Morancy entrepreneur des ouvrages ordonnés à la Barre de Bayonne située dans la
dépendance du présent lieu, qu’il vient d’apprendre avec une extrême surprise
que sieur Paul Gaujet ancien entrepreneur desdits ouvrages a compris dans un
état estimatif de matériaux, un magasin, écurie, remise, hangard et autres
barraques dépendantes de la maison noble de Millet le tout appartenant au sieur
comparant… » (AD 64 Cassolet 3 E 4651 du 6/2/1745)
D’autres pièces de terre comme le
« corps de garde » sont concernées. François Morancy devra régler tous ces
problèmes.
FRANCOIS MORANCY
François Morancy, cadet d’une
famille noble de l’Anjou est arrivé dans la région vers l’année 1735 pour
participer, comme entrepreneur, aux travaux entrepris au port de Saint Jean de
Luz. Vers l’année 1745 il se rend adjudicataire de la charge d’entrepreneur
pour les ouvrages que le Roi fait construire à la Barre de l’Adour. Vers la
même année il acquiert les propriétés de Paul Gaujet. C’est lui qui va embellir
la propriété Bel-Air. De son mariage avec Marie Madeleine de Belloquin, naîtront
sept enfants, qui seront tous baptisés à Tarnos.
Il va agrandir la propriété en
achetant le 19 mars 1763, par acte passé devant Piquessary notaire à Bayonne,
de Antoine Sallenave le bien de Milhet, il est ainsi propriétaire de presque
toutes les maisons situés autour de la Cale, à l’exception de « La
Cantine » appartenant à Dominique Sallenave le pilote major
« …vente par … en faveur de sieur François Morancy
entrepreneur de la Barre et de Madame Marie Madeleine Belloquin son épouse,
tous deux demeurant dans leur maison située dans la paroisse de Tarnos,
quartier du Boucau, à ce présent et acceptant, pour eux leurs successions, et
ayant droit, savoir est la maison communément appelée Lalotge, avec les
magasins, hangars, barraques, chambre de conseil, jardin et terres, le tout
situé dans la paroisse de Tarnos, quartier du Boucau et au bord de la rivière….
La maison et bien ci-dessus vendus obtenus audit Sallenave vendeur du chef du
sieur Dominique Sallenave son père… Cette vente est faite moyennant la somme de
4300 livres … » (AD 64 Piquessary 3 E 3323)
JEAN LABORDE
Jean Laborde s’associe avec deux
maîtres maçons Bayonnais : Jean Despouëts et Laurent Bidart pour acquérir
la charge d'entrepreneur des travaux de la Barre. Le 8 août 1783, par acte
passé devant Cassolet notaire à Saint Esprit, les trois associés rachètent à
François Morancy le bien Lalotge ou Millet
« Aujourd’hui 8 du mois d’août
1783, par devant moi notaire royal soussigné, s’est personnellement constitué
Monsieur François Morancy, seigneur du quartier de Sorsoube, habitant dans son
domaine appelé l’Hermitage, paroisse de Saint Martin de Seignanx, lequel de sa
libre volonté a vendu, cédé, transporté et délaissé, et par ses présents vend
cède et délaisse… en faveur des sieurs Jean Despouëts, Jean Laborde et Laurens
Bidart, entrepreneurs de la Barre de la ville de Bayonne, à ce présents et
acceptants, une maison communément appelée Lalotge avec les magasins, hangars,
barraques, chambre de conseil, jardin et terres. Le tout d'un seul tenant situé
en la paroisse de Tarnos, quartier du Boucau... La vente est faite moyennant le
prix de 4300 livres. » (AD 64 Cassolet 3 E 4681)
Jean Laborde rachète les charges
d’entrepreneur des travaux à ses deux associés Despouëts et Bidart, si bien
qu’en 1789 il est le seul entrepreneur et propriétaire d’un ensemble de
propriétés assez important autour de la Cale.
Le chateau Bel-Air à Boucau résidence des entrepreneurs des travaux de la Barre
Il est décédé le 7 germinal an 3
(27/3/1795) dans la maison qu’il possédait à Bayonne, rue Port Neuf. Il sera inhumé dans la chapelle qu’il avait
fait construire dans l’enceinte de la propriété Bel-Air.
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