jeudi 7 novembre 2019

Fontaine de Pitarré


Fontaine du Pitarré

Cette fontaine est située à Boucau rue du Pitarré (à mi-côte)
Le 26/8/1807 un acte sous-seing privé est passé
" … Entre Jean Bourgeois enseigne de vaisseau, pilote-major, membre de la Légion d'Honneur, habitant la commune de Tarnos, section du Boucau, d'une part et François Laborde architecte de la ville de Bayonne d'autre part.
… a été dit que des difficultés étant à même de s'élever entre nous au sujet de la propriété de l'édifice de la fontaine du Pitarré bâtie par les prédécesseurs dudit Laborde sur un fonds appartenant actuellement audit Bourgeois …
Laborde se désiste de toutes ses prétentions sur la propriété dudit édifice. Bourgeois transporte en faveur dudit Laborde la partie du terrain à moi appartenant depuis le bassin de ladite fontaine jusques à la haie du jardin voisin…"
Dans un bulletin de la Société des Sciences Lettres et Arts de Bayonne (1922) le docteur Darbouet avait rédigé un article sur cette fontaine


"Si maintenant, partant de la place du Boucau, place qui porte le nom de Jean Bourgeois (actuelle place Semard), on prend la direction de la Tour des Signaux, à mi-hauteur de la colline sur la droite, on trouve une fontaine à débit assez régulier (…) Cette fontaine, constituée par un tuyau métallique horizontal sortant de la roche coule sans cesse et porte une inscription gravée sur une pierre verticale qui la surmonte: "Fontaine de Pitarré appartenant à M. Jean Bourgeois, lieutenant de vaisseau, pilote-major de la Barre, chevalier de la Légion d'Honneur". 



Elle fait partie en effet d'un terrain qui appartenait à Bourgeois, terrain où se trouve la villa Thérèse avec de grandes dépendances. Villa, dépendances et terrain servirent de quartier général au général Hope qui commandait l'armée assiégeante en 1814 et qui fut fait prisonnier à l'occasion de la sortie de la garnison le 14/4/1814."
En 1808 à l'occasion du séjour bayonnais de Napoléon, c'est Jean Bourgeois qui accompagne l'Empereur lors de ses visites sur L'Adour. Il lui fait ainsi visiter les défenses de la Barre et le conduit à bord de son canot inspecter certains navires en partance. En montant au « Pey » pour apercevoir l'Adour, La Barre et ses défenses, peut-être laissa-t-il l'empereur abreuver son cheval à la fontaine Pitarré, et l'emmena-t-il manger une collation dans sa maison du Pittaré. Toujours est-il que la venue de Napoléon sera bénéfique à Bourgeois. Il lui sera concédé gratuitement (pour 1 franc symbolique) 50 hectares de dunes situés au territoire de Tarnos, au plan annexé au décret rendu à Bayonne le 12 juillet 1808 :
 « Le sieur Bourgeois s’engage d'en faire des semis à ses frais dans le délai de deux années suivant le procédé de Brémontier[1] ingénieur divisionnaire des Ponts et Chaussées et d'entretenir la plantation en bon état, cette concession fut acquittée au droit fixe de un franc. »
 Il s'agit de la Grande et de la petite Baye[2]. Le 19 juillet 1808 il est nommé lieutenant de vaisseau :
« Napoléon Empereur des Français, décrète le sieur Bourgeois enseigne de vaisseau, pilote major de la Barre est promu au grade de Lieutenant de vaisseau. »
Il restera chargé de la direction du pilotage de la Barre et remplira les fonctions de chef des mouvements dans le port de Bayonne.
Il est décédé à Tarnos, quartier du Boucau dans sa maison de Pittaré le 16/1/1847.



Il s'était marié deux fois. Tout d'abord à Bayonne le 13 mai 1793 avec Marie Gracieuse Combes née à Bayonne le 9/10/1774 (fille de Jean Combes pilote et de Marguerite Bouheben). Un testament fait par Jean Bourgeois devant maître Dhiriart notaire le 25 ventôse an 13 (16/3/1805) nous apprend que Marie Combes est décédée sans postérité. Jean Bourgeois convole en secondes noces avec Henriette Eulalie Geindreau aux Sables d'Olonne le 28 Pluviose an 10 (17/2/1802), elle est décédée au Boucau le 29/3/1867. De cette union sont nés 5 enfants.

[1] Brémontier Nicolas, ingénieur français, né à Quevilly (Normandie) 1738-1809 il fixa à l'aide de semis d'oyats et de pins les dunes de la Gascogne, qui menaçaient d'ensevelir les villages landais.
[2] La propriété de la Grande et de la petite Baye sera vendue par Mme Eulalie Bourgeois épouse de Laurent Bardon, négociant avec lequel elle demeure à Bordeaux, à Mr et Mme Méoule par contrat de vente retenu par Detcheverry notaire à Bayonne le 23/7/1880 pour la somme de 40000 francs. M et Mme Méoule revendront la propriété le 13/4/1881 par contrat retenu par Detcheverry à la Cie des Forges de l’Adour. La vente est consentie pour 1000 francs l’hectare. Les Forges de l’Adour y construiront une partie de l’usine, les maisons de la cité et l’avenue Jean Jaurès.

Sources:
Minutier des notaires Bayonnais: Detcheverry
Société Sciences Lettres et Arts de Bayonne
AD 40 NMD de Tarnos année 1847

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