Grossesse
Les archives judiciaires sont d'une
importance capitale. Aux archives des Landes à Mont de Marsan sont conservées
les archives judiciaires de l'Ancien Régime, il s'agit de la serie B. La
paroisse de Tarnos et donc le quartier de Boucau dépendaient de la justice de
la Baronnie de Seignanx. On trouve dans les archives de cette série des
registres d'audiences (1767 à 1788) Plaintes informations et sentences au civil
1624, 1707 et 1708, 1763-1788) au criminel de 1765 à 1782. On possède le nom
des juges en 1750: Monsieur Lavielle juge, Cazaumajour lieutenant et Sallenave
procureur, les paroisses concernées sont: Saint Martin de Seignanx, Tarnos,
Ondres, Saint André de Seignanx et Saint Barthelemy.
Dans la série IV B 492 (criminel) on
trouve une lettre datée du 11/7/1768 adressée au juge de la cour ordinaire de
Seignanx
"Supplie humblement Marie Cazeaux
(elle n'est pas de ma famille), orpheline, mineure, demeurant au quartier du
Boucau, maison du sieur Monix, actuellement résidente de la ville de Bayonne.
Disant qu'à la suite d'une séduction des mieux organisée et sous promesse de
mariage que le nommé Charlot de Laboulite, marin de la paroisse de Tarnos,
quartier du Boucau, elle aurait été rendue enceinte des œuvres dudit Laboulite,
et en conséquence elle en fit la déclaration judiciaire en la cour de céans,
mais il ne fut pas fait aucune suite à ladite déclaration, parce que Laboulite
promettait d'un jour à l'autre d'épouser la suppliante, il en avait même
l'agrément de toute la famille, touchée de voir une jeune fille victime du
libertinage et de la mauvaise foi de ce séducteur; qui a vu accoucher la
suppliante sans se mettre en peine de fournir le nécessaire… Ce séducteur qui a
été faire un voyage en mer, avait promis solennellement d'épouser à son retour
la suppliante, mais il n'a pas pu tenir parole ….. La suppliante à recours à
votre autorité afin que ce considéré Monsieur, il vous plaise de vos grâces, vu
la susdite déclaration et procuration ordonner acte à la suppliante de la
plainte lui permettre de faire informer des faits qui y sont contenus…"
Une information est ouverte le
13/9/1768
Le premier témoin est Anne Bertrix,
femme de Joseph Dutrey, sage-femme de Tarnos, qui se rappelle avoir accouché la
plaignante il y a 18 mois, d'une fille prénommée Louise
Le second témoin Pierre Bellamy
officier de navire déclare que la plaignante avait eu des
"familiarités" avec le fils du sieur Sallenave Pilote-Major
Le troisième témoin François Gassis
d'état de labeur habitant de Tarnos déclare : "l'accusé lui dit qu'il
avait envie d'épouser la plaignante quoiqu'il fut assez persuadé qu'elle
n'était pas enceinte de lui …"
La plainte n'a pas eu
de suite.
Charles Labeylie dit Laboulite est né
à Tarnos le 27/5/1736, fils de Pierre Labeylie et de Marie Hargous, il a
finalement épousé à Tarnos le 2/9/1777 Marie Dulos, fille de François et de
Marie Dupuy.
Les registres paroissiaux de Tarnos
mentionnent la naissance le 22/5/1767 de Catherine Cazeaux fille de Marie
Cazeaux et d'un père inconnu.
Il ne faut pas non plus oublier que
les filles non mariées enceintes devait déclarer leur grossesse, c'est ce qu'a
fait Marie Cazeaux devant le juge de Seignanx, ainsi qu'elle l'affirme dans sa
lettre au juge. En effet un édit d'Henri II de février 1556 contre "le
recélé de grossesses et d'accouchements " repris par un édit d'Henri III
en 1585 et par la déclaration du 20 février 1708, ordonna aux filles non
mariées et aux veuves qui attendaient un enfant de déclarer leur grossesse sous
peine de mort.
Comme j'aimerais mettre la main sur une déclaration de grossesse concernant mon arbre... Mais jusqu'à présent j'ai fait chou blanc malheureusement.
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