vendredi 8 novembre 2019

Grossesse


Grossesse

Les archives judiciaires sont d'une importance capitale. Aux archives des Landes à Mont de Marsan sont conservées les archives judiciaires de l'Ancien Régime, il s'agit de la serie B. La paroisse de Tarnos et donc le quartier de Boucau dépendaient de la justice de la Baronnie de Seignanx. On trouve dans les archives de cette série des registres d'audiences (1767 à 1788) Plaintes informations et sentences au civil 1624, 1707 et 1708, 1763-1788) au criminel de 1765 à 1782. On possède le nom des juges en 1750: Monsieur Lavielle juge, Cazaumajour lieutenant et Sallenave procureur, les paroisses concernées sont: Saint Martin de Seignanx, Tarnos, Ondres, Saint André de Seignanx et Saint Barthelemy.
Dans la série IV B 492 (criminel) on trouve une lettre datée du 11/7/1768 adressée au juge de la cour ordinaire de Seignanx
"Supplie humblement Marie Cazeaux (elle n'est pas de ma famille), orpheline, mineure, demeurant au quartier du Boucau, maison du sieur Monix, actuellement résidente de la ville de Bayonne. Disant qu'à la suite d'une séduction des mieux organisée et sous promesse de mariage que le nommé Charlot de Laboulite, marin de la paroisse de Tarnos, quartier du Boucau, elle aurait été rendue enceinte des œuvres dudit Laboulite, et en conséquence elle en fit la déclaration judiciaire en la cour de céans, mais il ne fut pas fait aucune suite à ladite déclaration, parce que Laboulite promettait d'un jour à l'autre d'épouser la suppliante, il en avait même l'agrément de toute la famille, touchée de voir une jeune fille victime du libertinage et de la mauvaise foi de ce séducteur; qui a vu accoucher la suppliante sans se mettre en peine de fournir le nécessaire… Ce séducteur qui a été faire un voyage en mer, avait promis solennellement d'épouser à son retour la suppliante, mais il n'a pas pu tenir parole ….. La suppliante à recours à votre autorité afin que ce considéré Monsieur, il vous plaise de vos grâces, vu la susdite déclaration et procuration ordonner acte à la suppliante de la plainte lui permettre de faire informer des faits qui y sont contenus…"
Une information est ouverte le 13/9/1768
Le premier témoin est Anne Bertrix, femme de Joseph Dutrey, sage-femme de Tarnos, qui se rappelle avoir accouché la plaignante il y a 18 mois, d'une fille prénommée Louise
Le second témoin Pierre Bellamy officier de navire déclare que la plaignante avait eu des "familiarités" avec le fils du sieur Sallenave Pilote-Major
Le troisième témoin François Gassis d'état de labeur habitant de Tarnos déclare : "l'accusé lui dit qu'il avait envie d'épouser la plaignante quoiqu'il fut assez persuadé qu'elle n'était pas enceinte de lui …"
La plainte n'a pas eu de suite.
Charles Labeylie dit Laboulite est né à Tarnos le 27/5/1736, fils de Pierre Labeylie et de Marie Hargous, il a finalement épousé à Tarnos le 2/9/1777 Marie Dulos, fille de François et de Marie Dupuy.


Les registres paroissiaux de Tarnos mentionnent la naissance le 22/5/1767 de Catherine Cazeaux fille de Marie Cazeaux et d'un père inconnu.


Il ne faut pas non plus oublier que les filles non mariées enceintes devait déclarer leur grossesse, c'est ce qu'a fait Marie Cazeaux devant le juge de Seignanx, ainsi qu'elle l'affirme dans sa lettre au juge. En effet un édit d'Henri II de février 1556 contre "le recélé de grossesses et d'accouchements " repris par un édit d'Henri III en 1585 et par la déclaration du 20 février 1708, ordonna aux filles non mariées et aux veuves qui attendaient un enfant de déclarer leur grossesse sous peine de mort.

Sources
Guide des recherches sur l'histoire des familles Gildas Bernard Archives Nationales 1987
AD 40 Archives judiciaires série Baronnie de Seignanx IV B
AD 40 Etat civil en ligne Tarnos Baptêmes 1767

1 commentaire:

  1. Comme j'aimerais mettre la main sur une déclaration de grossesse concernant mon arbre... Mais jusqu'à présent j'ai fait chou blanc malheureusement.

    RépondreSupprimer

YGON

YGON Les dernières lettres de l’alphabet posent toujours des problèmes pour trouver un sujet. Cette famille YGON est arrivée au Boucau, ve...