lundi 16 avril 2018

La maison où je suis né à Boucau




Cette carte postale plante le décor de mon enfance. Je suis né le 4 septembre 1953 dans la maison « Pâquerette ».  
Nous sommes à Boucau au quartier Barthassot. J’ai eu la chance d’avoir les écoles tout à côté de chez moi. Tout d’abord l’école maternelle (avec Madame Dupin comme institutrice) qui était située dans le collège Henri Barbusse. Je n’avais que la rue à traverser et il y avait beaucoup moins de voitures que maintenant. Je suis ensuite allé à l’école primaire Paul Langevin. Elle était divisée en deux, d’un côté les garçons, de l’autre les filles. Cette école était toute neuve puisque construite dans les années 1955-1959. Je l’ai peut-être inaugurée d’ailleurs (il va falloir que je cherche).
Cette maison, ma grand-mère Julienne Remon Ruesta, épouse de Léon San Esteban, l’achète le 20/10/1948 à Marie Louise Jeanne Marguerite Lavoye épouse d’Ernest Marie Dominique Daubin.

Le terrain est de forme trapézoïdale, il a une superficie de 700 m², et fait partie de la section C du cadastre de la ville de Boucau, parcelles 538p et 539p. (Cadastre ancien datant de 1854, dans le cadastre actuel il s'agit de la parcelle 23).


Ses confrontations nous indiquent les différents voisins : nord à Pelong et Mangado, sud à route des écoles du Barthassot, est chemin du Barthassot et ouest à maison Petit Joseph appartenant à MM Ortega et Parra.
L’origine de la propriété est indiquée dans l’acte de vente. Pour que ce soit plus clair je vais commencer par l’auteur le plus ancien.
Pour cela, il faut aussi faire de la généalogie.
Antoine Touchard est chef de station dans les Chemins de Fer du Midi. Il est mort à Bayonne le 17/11/1895 après avoir fait un testament olographe le 1/9/1890. Ce testament a été déposé au rang des minutes de maître Jourdaa, notaire à Bayonne, le 18/11/1895.
Dans cet acte il fait de ses héritiers ses neveux et nièces, enfants de son frère Jean-Baptiste. Il s’agit de Marguerite Touchard, Joseph Léon Touchard et Antoinette Jeanne Louise Touchard. Un certificat de notoriété établissant ces faits est rédigé par maître Jourdaa le 21/11/1895 et les trois héritiers sont envoyés en possession de leurs biens par acte du même notaire daté du 19/12/1895.

Il s’agit essentiellement de biens à Bayonne, Anglet et Boucau. Les biens de Boucau consistent en plusieurs maisons et entre autres les maison Marguerite, Petit-Joseph et Pâquerette.
Le 22/3/1909 a lieu, toujours devant maître Jourdaa, le partage de l’héritage. Entre temps Antoinette s’est mariée à Bayonne, le 22/12/1896, avec Hugues Paul Emile Lavoye, officier de cavalerie.
A l’issue de ce partage Madame Lavoye se retrouve seule propriétaire des parcelles 538 et 539 section C de la commune de Boucau.
Monsieur Lavoye est décédé à Tigné (49) le 16/4/1923, son épouse Antoinette Jeanne Louise Touchard est décédée à Tigné (49) le 21/4/1945.

Le couple a eu deux enfants : Marie Louise Jeanne Marguerite Lavoye née à Bayonne le 16/2/1898 et Paul Emile Louis Lavoye né à Bayonne le 10/6/1899 et décédé célibataire à Tigné (49) le 5/12/1943. Marie Louise Jeanne Marguerite Lavoye a épousé à Anglet le 11/9/1920 Ernest Marie Dominique Daubin, docteur en médecine. C’est elle qui va hériter des biens de sa mère. Il s’agit de trois maisons d’un seul tenant : Marguerite, Petit-Joseph et Pâquerette d’une superficie de 2389 m² confrontant : d’un côté à la rue de Lille, d’un autre côté au chemin de la Montagne et du troisième côté au chemin du Barthassot. Les trois maisons sont vendues en l’espace d’une année : Marguerite, début 1947 à Monsieur Clément Gracia, Petit Joseph, le 16/5/1947 aux consorts Ortega et Pâquerette, à ma grand-mère.
D’après les souvenirs de ma mère (qu’elle a consignés dans un petit recueil) Madame Laffargue habitait cette maison quand ma grand-mère l’a achetée. Elle ne voulait pas en partir et ma grand-mère a dû attendre qu’elle meure pour occuper les lieux. Je me suis penché sur la généalogie de cette personne pour vérifier si la « légende » familiale avait des parts de vérité.  Françoise Puyo (Marie sur certains actes) était blanchisseuse, c’était d’ailleurs le métier de nombre de boucalaises, qui lavaient ainsi le linge des bourgeois bayonnais, mais également des hôtels. De nombreux lavoirs existaient dans la ville et j’ai retrouvé des cartes postales où le linge est étendu en quantité. 


 Extrait de mon livre "Boucau Tarnos en images" aux éditions Sutton 2001

Françoise est née à Boucau (maison Petit-Frère) le 7/2/1866, fille de François et d’Etiennette Cazenave. Le 9/1/1885 elle épouse à la mairie de Boucau Jean Laffargue, natif de Saint Paul les Dax (40) et ouvrier aux Forges de l’Adour. Je parlerai un jour de cette usine dans laquelle tous les hommes de ma famille ont travaillé. 


 Vue de l'usine des Forges de l'Adour à Boucau et à Tarnos dans les années 1950

Le couple va s’installer à la maison Pey-Lartigue. Ma mère m’avait dit qu’elle avait été la première locataire de cette maison, à une époque où les baux étaient pour la plupart oraux, il est difficile de le vérifier. Je me suis donc servi des actes d’état civil. Les premiers enfants du couple naissent à Boucau respectivement en 1885 (maison Pey Lartigue), 1886 et 1889 (maison Petit Versailles), 1893 (maison Bousquet), il faut attendre 1900 pour voir les premières naissances dans la maison Touchard. Ainsi : Madeleine Laffargue le 26/1/1900 et Lucie le 12/6/1905.
Son époux Jean Laffargue est décédé à Boucau, dans cette maison le 5/11/1931, le témoin dans l’acte de décès est Pierre Courrèges (80 ans) et il s’agit d’un voisin.
 Vue actuelle de la rue Paul Cazaurang, au fond l'ancien collège Henri Barbusse

Françoise (Marie) Puyo est décédée maison Touchard le 11/6/1950, elle avait 84 ans, d’avoir trop mangé de cerises, m’a-t-on raconté, la légende, encore la légende….


 La maison dans les années 1960

Dans le prochain billet nous parlerons de cette famille Touchard, les premiers propriétaires et bâtisseurs de la maison Pâquerette.



samedi 7 avril 2018

Un examen de douanier en 1900


Comment étaient recrutés les douaniers au début du 20ème siècle

Extrait d’un dossier de douanier conservé aux AD 64 à Pau (série P)
Son examen est fait par le capitaine des douanes

Il consiste tout d’abord en une rédaction. 
Il s’agit ici de présenter sa candidature à un poste de préposé


Puis ensuite en une dictée, le postulant fait ici 7 fautes 1/8


Puis en une addition, une soustraction, une division et une multiplication.


En bas de la page le Capitaine certifie que tout a été fait sous sa dictée et que le postulant a lu couramment un texte manuscrit
 J'ai caché volontairement le nom du postulant, qui a été reçu et à fait toute sa carrière dans les douanes au Pays Basque.

dimanche 1 avril 2018

Leon de SAN ESTEBAN


Leon de SAN ESTEBAN est né à Sos le 11/4/1875, sur son acte il n’y a aucune mention de ses parents : il est né de parents inconnus.
Traduction 
"Dans la ville de Sos, Province de Zaragosse, évêché de Jaca le 11 avril mil huit cent soixante quinze, moi le prêtre soussigné j'ai baptisé a un enfant nommé Leon de San Esteban fils de parents inconnus, sa marraine fut Pascuala Espatolero, célibataire de Sos, que j'ai averti de la parenté spirituelle qu'elle contractait, furent témoins .... Gaztiler et Justo Rebolo habitants de Sos."
On remarque que le nom de San Esteban semble avoir été rajouté.
D’après la tradition familiale il serait le fils de Santos SUBIRON et d’un militaire de passage. Quand j’étais enfant ma mère m’amenait souvent voir l’oncle Mariano. Il s’agissait d’un neveu de Santos SUBIRON qui était installé à Boucau avec toute sa famille.
Il me fallait vérifier tout cela, mon enquête commençait. J’allais découvrir que dans plusieurs documents officiels le nom de sa mère était indiqué.
Quand mes grands-parents sont arrivés en France, ils ont amené avec eux tous les documents qu’ils possédaient : passeport, fiches d’état civil, papiers militaires de Léon. Ce sont eux, conservés précieusement par ma mère, qui m’ont permis d’établir la filiation de Léon.
Ainsi ses papiers militaires établissent clairement qu’il est le fils Maria Santos SUBIRON.

En Espagne dans les actes de naissance il est fait mention, en plus des parents, des grands parents du nouveau-né, ce qui est très utile pour le généalogiste. Ainsi l’acte de naissance de ma tante Lucienne précise "qu’elle est petite fille dans la ligne maternelle de Santos SUBIRON et dans la ligne maternelle de Macario REMON et de Lamberta RUESTA"
Traduction
Fille légitime de Leon de San Esteban et de Juliana Remon âgés de 48 et de 35 ans, tous deux natifs et habitant de cette ville (Sos), petite fille dans la ligne paternelle de Santos Subiron, et dans la ligne maternelle de Macario Remon décédé et de Lamberta Ruesta, natifs et habitants de cette ville. On lui a donné le prénom de Luciana.

Curieusement l’acte de naissance de ma mère, qui est postérieur, ne mentionne personne dans la ligne maternelle.
Mon grand-père élevé par la paroisse San Esteban de Sos, a fait ses études au « Collège Isidoro Gil de Jaz ». 
Cet établissement était géré par les pères Escolapios et proposait aux enfants défavorisés de la paroisse une éducation primaire gratuite. Cet ainsi que mon grand-père a appris la lecture, l’écriture et le calcul. 

Les enfants abandonnés portaient le nom de la paroisse de Sos : SAN ESTEBAN. Léon est resté au collège jusqu’à l’âge de onze ans et ensuite il est entré en apprentissage chez un berger de Sangüesa. Il y restera jusqu’à son service militaire, qu’il effectuera à Cuba (j’en parlerai dans un autre billet).
En faisant des recherches sur le patronyme SUBIRON à Sos je me suis aperçu que le premier représentant de cette famille était originaire du Béarn. Curieux retour des choses, qui a voulu que presque 300 ans après la naissance de Juan de SUBIRON en France, son descendant direct Léon de SAN ESTEBAN retourne en France. La motivation n’a pas varié à travers les siècles : survivre.


YGON

YGON Les dernières lettres de l’alphabet posent toujours des problèmes pour trouver un sujet. Cette famille YGON est arrivée au Boucau, ve...