Cette carte postale plante le décor de mon
enfance. Je suis né le 4 septembre 1953 dans la maison « Pâquerette ».
Nous sommes à Boucau au quartier
Barthassot. J’ai eu la chance d’avoir les écoles tout à côté de chez moi. Tout
d’abord l’école maternelle (avec Madame Dupin comme institutrice) qui était
située dans le collège Henri Barbusse. Je n’avais que la rue à traverser et il
y avait beaucoup moins de voitures que maintenant. Je suis ensuite allé à l’école
primaire Paul Langevin. Elle était divisée en deux, d’un côté les garçons, de l’autre
les filles. Cette école était toute neuve puisque construite dans les années
1955-1959. Je l’ai peut-être inaugurée d’ailleurs (il va falloir que je
cherche).
Cette maison, ma grand-mère Julienne Remon
Ruesta, épouse de Léon San Esteban, l’achète le 20/10/1948 à Marie Louise
Jeanne Marguerite Lavoye épouse d’Ernest Marie Dominique Daubin.
Le terrain est de forme trapézoïdale, il a
une superficie de 700 m², et fait partie de la section C du cadastre de la
ville de Boucau, parcelles 538p et 539p. (Cadastre ancien datant de 1854, dans le cadastre actuel il s'agit de la parcelle 23).
Ses confrontations nous indiquent les
différents voisins : nord à Pelong et Mangado, sud à route des écoles du
Barthassot, est chemin du Barthassot et ouest à maison Petit Joseph appartenant
à MM Ortega et Parra.
L’origine de la propriété est indiquée
dans l’acte de vente. Pour que ce soit plus clair je vais commencer par l’auteur
le plus ancien.
Pour cela, il faut aussi faire de la
généalogie.
Antoine Touchard est chef de station dans les
Chemins de Fer du Midi. Il est mort à Bayonne le 17/11/1895 après avoir fait un
testament olographe le 1/9/1890. Ce testament a été déposé au rang des minutes
de maître Jourdaa, notaire à Bayonne, le 18/11/1895.
Dans cet acte il fait de ses héritiers ses
neveux et nièces, enfants de son frère Jean-Baptiste. Il s’agit de Marguerite
Touchard, Joseph Léon Touchard et Antoinette Jeanne Louise Touchard. Un
certificat de notoriété établissant ces faits est rédigé par maître Jourdaa le
21/11/1895 et les trois héritiers sont envoyés en possession de leurs biens par
acte du même notaire daté du 19/12/1895.
Il s’agit essentiellement de biens à
Bayonne, Anglet et Boucau. Les biens de Boucau consistent en plusieurs maisons
et entre autres les maison Marguerite, Petit-Joseph et Pâquerette.
Le 22/3/1909 a lieu, toujours devant
maître Jourdaa, le partage de l’héritage. Entre temps Antoinette s’est mariée à
Bayonne, le 22/12/1896, avec Hugues Paul Emile Lavoye, officier de cavalerie.
A l’issue de ce partage Madame Lavoye se
retrouve seule propriétaire des parcelles 538 et 539 section C de la commune de
Boucau.
Monsieur Lavoye est décédé à Tigné (49) le
16/4/1923, son épouse Antoinette Jeanne Louise Touchard est décédée à Tigné
(49) le 21/4/1945.
Le couple a eu deux enfants : Marie
Louise Jeanne Marguerite Lavoye née à Bayonne le 16/2/1898 et Paul Emile Louis
Lavoye né à Bayonne le 10/6/1899 et décédé célibataire à Tigné (49) le
5/12/1943. Marie Louise Jeanne Marguerite Lavoye a épousé à Anglet le 11/9/1920
Ernest Marie Dominique Daubin, docteur en médecine. C’est elle qui va hériter
des biens de sa mère. Il s’agit de trois maisons d’un seul tenant :
Marguerite, Petit-Joseph et Pâquerette d’une superficie de 2389 m² confrontant :
d’un côté à la rue de Lille, d’un autre côté au chemin de la Montagne et du
troisième côté au chemin du Barthassot. Les trois maisons sont vendues en l’espace
d’une année : Marguerite, début 1947 à Monsieur Clément Gracia, Petit
Joseph, le 16/5/1947 aux consorts Ortega et Pâquerette, à ma grand-mère.
D’après les souvenirs de ma mère (qu’elle
a consignés dans un petit recueil) Madame Laffargue habitait cette maison quand
ma grand-mère l’a achetée. Elle ne voulait pas en partir et ma grand-mère a dû
attendre qu’elle meure pour occuper les lieux. Je me suis penché sur la
généalogie de cette personne pour vérifier si la « légende »
familiale avait des parts de vérité.
Françoise Puyo (Marie sur certains actes) était blanchisseuse, c’était d’ailleurs
le métier de nombre de boucalaises, qui lavaient ainsi le linge des bourgeois
bayonnais, mais également des hôtels. De nombreux lavoirs existaient dans la
ville et j’ai retrouvé des cartes postales où le linge est étendu en quantité.
Extrait de mon livre "Boucau Tarnos en images" aux éditions Sutton 2001
Françoise est née à Boucau (maison Petit-Frère) le 7/2/1866, fille de François
et d’Etiennette Cazenave. Le 9/1/1885 elle épouse à la mairie de Boucau Jean
Laffargue, natif de Saint Paul les Dax (40) et ouvrier aux Forges de l’Adour.
Je parlerai un jour de cette usine dans laquelle tous les hommes de ma famille
ont travaillé.
Vue de l'usine des Forges de l'Adour à Boucau et à Tarnos dans les années 1950
Le couple va s’installer à la maison Pey-Lartigue. Ma mère m’avait
dit qu’elle avait été la première locataire de cette maison, à une époque où
les baux étaient pour la plupart oraux, il est difficile de le vérifier. Je me
suis donc servi des actes d’état civil. Les premiers enfants du couple naissent
à Boucau respectivement en 1885 (maison Pey Lartigue), 1886 et 1889 (maison
Petit Versailles), 1893 (maison Bousquet), il faut attendre 1900 pour voir les
premières naissances dans la maison Touchard. Ainsi : Madeleine Laffargue
le 26/1/1900 et Lucie le 12/6/1905.
Son époux Jean Laffargue est décédé à
Boucau, dans cette maison le 5/11/1931, le témoin dans l’acte de décès est
Pierre Courrèges (80 ans) et il s’agit d’un voisin.
Vue actuelle de la rue Paul Cazaurang, au fond l'ancien collège Henri Barbusse
Françoise (Marie) Puyo est décédée maison
Touchard le 11/6/1950, elle avait 84 ans, d’avoir trop mangé de cerises, m’a-t-on
raconté, la légende, encore la légende….
La maison dans les années 1960
Dans le prochain billet nous parlerons de
cette famille Touchard, les premiers propriétaires et bâtisseurs de la maison
Pâquerette.
Je suis une petite fille de Ernest Daubin donc une fille de Pierre Daubin et je fais des recherches sur ma famille paternelle. Votre blog m'a beaucoup intéressé et j'ai fais la découverte il y a seulement 6 ans que mon grand-père avait vendu ses maisons dans les années 50 ou 60. Merci pour tous les détails.
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