Dans le cadre du challengeAZ 2020 voici mon premier article : L’Adour et son embouchure
« Ondes fugitives de l’Adour
Vous
qui passez plaintives sans retour
Gardez
sur vos rives mes amours
Gardez
mes amours, toujours, toujours »
C’est le refrain de la chanson « La Dacquoise » écrite par Hyppolite Despax un Dacquois de la fin du 19ème siècle. L’Adour, rivière landaise, dans la majorité de son cours se jette à Tarnos et fait la frontière entre le Pays Basque et la Gascogne.
Mais son embouchure, ne fut fixée à son endroit actuel, qu’à partir du 28 octobre 1578. Avant, elle vagabonda, jusqu’en 1310 environ, selon certains auteurs, elle se jetait à Capbreton, et à la suite d’une violente tempête, elle débouchait à Port d’Albret aujourd’hui Vieux-Boucau. De ce fait elle privait Bayonne de son débouché historique de Capbreton, c’est le marasme pour la ville. A cause du peu de profondeur du lit de l’Adour, les gros navires ne peuvent aller à Bayonne. Les Bayonnais s’en plaignent, d’abord à Charles VIII en 1491 (celui-ci ordonne une enquête qui fut vite abandonnée), puis à Charles IX en 1561. Le roi envoi Claude Grimal, dit le Capitaine Flayol sur les lieux, pour déterminer en quels points pourraient être fait un éventuel détournement. Son choix se porta sur le lieu-dit Trossoat, dans la paroisse de Tarnos, au niveau de la Maïsica, pratiquement au lieu où se jette le Bazé qui est un vestige de l’Adour ancien. Des travaux sont entrepris, mais le superintendant les arrête. Le 19 juin 1572, le Roi passe un contrat avec Louis de Foix, pour
régler les conditions de la réalisation de la percée,
qui devait permettre à l’Adour de se diriger vers la mer. A partir du Trossoat
il a été prévu « la fermeture de la
rivière sur 150 toises (290m), le creusement d’un canal de 900 toises (1800m)
vers la mer ». Le travail,
gigantesque pour l’époque, aboutit, malgré beaucoup de difficultés, et le 28
octobre 1578 le fleuve coulait droit sur l’Océan. De nombreux travaux furent
nécessaires, pour entretenir l’œuvre de Louis de Foix. L’architecte et maître
d’œuvre Bernard de Milhet, veillait sur « les caisses et les sables »
de la digue et de l’embouchure.
Buste de Louis de Foix (Phare de Cordoun) (1) |
Touros quand il était à Tarnos pour surveiller les travaux, logeait dans l’hôtel de la Direction au Boucau (l’ancien cinéma Terminus et actuellement Leader Price). Le 4/10/1771 Bernard des Costes D’Eyrinac, directeur des fortifications de la province de Guyenne et des Pyrénées, est décédé au Boucau, dans son hôtel de la direction.
Le chantier a nécessité une main d’œuvre considérable.
En 1737 près de 900 hommes travaillaient sur l’ouvrage. Le quartier du Boucau
était le lieu de résidence privilégié des entrepreneurs des travaux de la
Barre. Paul Gaujet entrepreneur jusqu’en 1745, réside dans la maison de
Joanichon (boucherie et pharmacie de la place Sémard). Son successeur François
Morancy, originaire de La Rochelle, construisit la maison de Belair (château
Majesté). En 1773 c’est Jean Laborde qui lui succède, il est enterré dans l’ancienne
chapelle de la propriété.
La commune de Boucau sera créée en 1857
par la réunion de deux sections du cadastre de Tarnos : la section de
Romatet et celle du Boucau.
Collection personnelle |
Notes
Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.
RépondreSupprimerMerci pour ton article très intéressant sur notre belle rivière, qui après de très longs travaux de détournement (merci à Louis de FOIX) et d'endiguement (merci à Magdelon de Touros), aura tout de même inspiré à son compositeur une belle chanson.
RépondreSupprimerd'amour...
Intéressant, j'y note un parallèle avec les travaux à l'embouchure de la Garonne.
RépondreSupprimerNée à Pau mais sans ancêtres locaux je n'ai jamais exploré les archives des PA et n'avais aucune idée de ces travaux. Merci pour le partage.
RépondreSupprimerBonjour, Qu'est-ce que veut dire "PA" ?
SupprimerMerci par avance