SABLERE
Pour les boucalais il y a plusieurs « sablères », chacun dans sa
jeunesse est allé jouer dans sa sablère. Certains ont connu celle proche de l’Aygas.
Moi, ma sablère c’était celle du Barthassot. C’est là que je jouais enfant. C’était,
il faut dire, à deux pas de la maison (j’habitais au 2 rue Paul Cazaurang). J’y
allais avec des copains du quartier, il y avait là : Bernard Camy, Alain
Sonneville (le fils du facteur), Guy Peducasse, Patrick Acedo et bien d’autres …
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Derrière la sablère il y avait le bois de Barthassot, de "chez Pambrun" disions-nous |
Je vais essayer de raconter l’histoire de
cette sablère, qui est gravé dans ma chair, car m’étant coupé avec un tesson de
bouteille enfoui dans le sable, j’en ai encore la cicatrice à un doigt de la
main.
Le 22 décembre 1881 Jean Baptiste PAMBRUN
de « Barroumes » vend aux Forges de l’Adour une parcelle de terre de
95 ares 56 centiares à prendre sur une plus grande cadastrée n° 541 de la
section C du plan cadastral de Boucau. Ce même bien sera vendu en parti le 27
mai 1955 pour construire les HLM Barthassot. Les Forges de l’Adour avaient
besoin de sable pour la construction de l’usine, c’est ce qui explique cet
achat. Les Forges ayant également besoin de briques ont loué la tuilerie qui
était située à l’emplacement de Carrefour-Tarnos et du CGR.
On s’amusait beaucoup dans cette sablère
sans savoir qu’à la fin du 19ème siècle elle avait été le théâtre d’un
tragique accident
Voici l’extrait du Courrier de Bayonne du dimanche
4 mars 1894
« Nous
avons parlé hier d’un déplorable accident survenu au Boucau. Voici à ce sujet
quelques renseignements complémentaires. Dans l’après-midi vers 4 heures (le
vendredi), plusieurs enfants s’amusaient au sommet de la sablière. A un moment
donné, un éboulement vint frapper par derrière le sieur Arnaud Barsalère, manœuvre,
qui était en train de charger un tombereau de sable et le projeta contre le
véhicule, il se retourna vivement et aperçut non loin de là, la tête d’un
enfant dont le reste du corps était enterré dans le sable. Il s’empressa de le
dégager et le reconnut pour le jeune Duprat, âgé de 7 ans, qui, fort
heureusement, n’avait aucun mal, il continua à charger successivement une
dizaine de tombereaux. Vers 5 heures de l’après-midi, un autre charretier, le
sieur Ducassou qui travaillait avec Barsalère, découvrit à une profondeur d’environ
1 mètre dans le sable, le cadavre du petit Jean Baptiste Begué, âgé de 11 ans.
L’enfant avait été trainé et enseveli, la tête en bas, par le sable, sans que personne
ne se fût aperçu de sa disparition. »
Intéressons-nous maintenant à cette
sablère (sablière). Elle semble avoir appartenu de tout temps à la maison « Barroumes ».
Cette maison qui existe encore en face du stade de Piquessary fait partie des
plus anciennes du Boucau.
Elle est nommée dès le 17ème
siècle ainsi le 12/3/1696 Jean de Bora est né dans la maison de Barromes
(Barroumes) fils de Jean de Bora et de Marguerite Laborde. Il est sûrement de
la même famille qu’Etienne Duboura qui le 9/6/1655, par acte retenu par Haran
notaire à Bayonne, prend à bail « à fief nouveau (…) savoir est une pièce
de terre en friche (…) sise dans le fonds et juridiction de la ville
(deBayonne) et fort près de la digue de Boucau-neuf… »
On a plus de renseignements au 18ème
siècle, les sources étant plus nombreuses. (Paroissiaux et actes notariés)
La généalogie de la maison Barroumes, se
confond avec les Barroumes, les Hirigoyen et les Pambrun.
Un arbre généalogique étant plus parlant,
vous trouverez ci-dessous l’état des recherches actuelles.
C'est la famille Barroumes qui est la première propriétaire connue de la maison. Ogier Hirigoyen l'héritier va mourir jeune laissant des enfants en bas âge.
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Ogier Hirigoyen a eu de nombreux enfants seuls quatre ont survécu. C'est Jean Hirigoyen l'époux de Marguerite Duclos qui hérite de la propriété de Barroumes.
Il n'y a que des filles le second époux de Marguerite Hirigoyen, Bertrand Pambrun, est la tige des Pambrun.
On arrive à la fin du 19ème siècle. Actuellement les héritiers de la famille Pambrun sont toujours propriétaires entre autre du bois et de terres environnantes. Maintenant je ne reconnais plus mon quartier, heureusement il reste le bois pour s'y promener en ces temps difficiles.