WELLINGTON
Quand l’histoire locale rencontre l’histoire
nationale
Le propos de cet article n’est pas de
faire la biographie du duc de Wellington, celle-ci est disponible sur Internet,
mais de raconter un épisode méconnu de sa vie.
En 1813-1814 les armées alliées, commandées
par le Duc de Wellington, envahissent la France, par le Pays Basque au prix de
combats acharnés. Bayonne enserrée dans ses remparts et protégée par la
citadelle, résiste. Wellington décide d’encercler la ville et pour cela il faut
prendre pied sur la rive droite de l’Adour. Mais il n’existe pas d’autre
franchissement de l’Adour, que le pont Saint-Esprit. Il décide donc de
construire un pont de bateaux sur l’Adour, au droit de la Maïsica actuelle. Ce
pont servirait à faire passer les troupes sur la rive droite et envahir Boucau
et Tarnos.Le pilote major de la Barre, Jean
Bourgeois est informé de la situation. Il apprend par une de ses « mouches »
que le Duc de Wellington viendrait en haut de la dune de Blancpignon, pour
décider de l’emplacement de ce pont. Bourgeois décide d’organiser un guet-apens
pour capturer le Duc. Le 22 janvier 1814 il en informe son chef, le commissaire
chef maritime Badeigts-Laborde, qui refuse catégoriquement.  |
Lettre de Bourgeois à Badeigts Laborde (collection personnelle)
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Le 25 janvier
Bourgeois passe outre le refus de son chef et monte avec quelques hommes l’opération.
Du haut de la cathédrale de Bayonne, les guetteurs français s’apercoivent de la
manœuvre. Badeigts-Laborde, informé, décide d’envoyer des éclaireurs pour
prévenir les anglais, qui voyant les français détalent aussitôt. L’embuscade
est ainsi déjouée. Le 23 février la construction du pont est achevé et les
anglais commencent à envahir Boucau.
Comble de l’ironie, la villa Thérèse,
maison de Bourgeois (aujourd’hui la poste de Boucau), est choisie par le
général Hope pour établir l’état-major des anglais.
Les vallons de Boucau et de Saint-Esprit
entre Prisse et la côte de Laharie, furent le théâtre de sanglants
affrontements entre Anglais et Français. On peut s’en rendre compte en visitant
les deux cimetières des anglais. |
Jean Bourgeois collection personnelle
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La place Semard a porté pendant très
longtemps le nom de Jean Bourgeois. Si on remonte la rue du Pitarré sur une
centaine de mètres on aperçoit à droite, dans un renfoncement, une fontaine. En
s’approchant on peut arriver à déchiffrer une inscription a moitié effacée :
«
Fontaine de Pitarré appartenant à Jean Bourgeois lieutenant de vaisseau, pilote
major de la barre, chevalier de la légion d'honneur ».
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