vendredi 13 novembre 2020

LE VETERAN

 LE VETERAN

C’est le nom du journal de la « Société des vétérans de terre et de mer 1870-1871 ». Cette société a été fondée le 1/1/1893, elle regroupe le plus grand nombre de vétérans. Voici quelques chiffres en 1898 : 32 000 adhérents, en 1899 : 60281, en 1900 : 139136 et en 1905 : 208155. Son but principal c’est la reconnaissance, par la nation, des vétérans de 1870-1871. 

Par décret du 9/11/1911 une médaille est finalement créée. Il aura fallu attendre quarante ans après la fin de la guerre. La médaille sera distribuée, par l’intermédiaire de la société, à 150 000 anciens combattants, dont mon arrière-grand-père : Bernard Gustave DUPUY.

Médaille commémorative de 1870-1871

Le journal « Le Vétéran » est entièrement disponible sur Gallica, années presque complètes depuis 1898. Son dépouillement m’a été très profitable pour me faire connaître les lieux de vie de mon ancêtre.

Mon aïeul est né à Nérac le 9/2/1847 à Nérac (47)[1], il va épouser à Nérac le 18/9/1877 Suzanne Elisabeth Hourres[2]. Jusqu’à présent je connaissais une partie de son parcours au travers de son matricule militaire et des différents actes d’état civil de sa famille. Voici un essai de biographie avec des éléments complémentaires.

En 1867 à l’occasion de son recensement militaire il vit avec ses parents à Nérac 25 rue de Condom. Du 15/12/1868 au 29/3/1868 il est au dépôt du 31ème RI, en instruction à Bordeaux.

Le 23/3/1870 la famille a vendu la maison, rue de Condom et en a acheté une autre au 13 rue Gambetta, toujours à Nérac.

Le 20/7/1870 il est appelé à l’activité pour le 31ème RI[3] où il arrive le 21. 

Il est immatriculé sous le numéro 45556. Le régiment est commandé depuis le 27/2/1869 par le colonel Sautereau[4] qui conduira le régiment dans la guerre contre l’Allemagne, qui est déclarée le 15/7/1870. Le 31ème RI est intégré dans le 6ème Corps d’Armée qui s’organise au « camp de Chalon » sous les ordres du général Canrobert. A partir de la mi-août le 31ème RI fait partie de la nouvelle armée dite de « Chalon » qui s’organise autour du Maréchal de Mac Mahon, Comte Polikao, elle a un effectif de 130 000 hommes. C’est cette troupe qui sera faite prisonnière à Sedan avec l’Empereur Napoléon III, le 2/9/1870. Dès le 3/9/1870, 83000 officiers et soldats prennent la route de l’Allemagne, le 31ème RI et Bernard Gustave en font partie. Le 21/6/1871 il rentre de captivité. Il passe dans l’armée territoriale le 30/1/1877. Le 19/8/1877 il épouse à Nérac Suzanne Elisabeth Hourres, il habite à Nérac et travaille au chemin de fer. Il semble y avoir toujours travaillé jusqu’à son décès en 1914.

Il va œuvrer tout d’abord à la construction de ligne SNCF de Nérac à Eauze.[5]

Carte de l'ancienne voie de chemin de fer de Montrél à Eauze

Quand son fils Louis naît à Lavardac le 12/6/1878, il travaille au chemin de fer. A la naissance de sa fille Zélie, à Bretagne d’Armagnac le 5/10/1880, il est surveillant à la construction du chemin de fer. Il semble qu’il demeure plus longtemps à Montréal du Gers, sa fille Marie Louise y nait le 20/12/1883, Bernard Gustave travaille toujours aux chemins de fer. En 1886 il est recensé à Montréal du Gers avec sa femme, qui est aubergiste, ses trois enfants, et une servante Joséphine Andrieu, âgée de 16 ans, la maison s’appelle Came. Le 22/5/1887 il est toujours à Montréal comme l’indique son registre matricule.


La déclaration de succession de sa mère déposée à Nérac le 7/6/1894, nous indique qu’il a pour domicile Saint-Sever (40) et qu'il est employé aux chemins de fer. En 1898, au recensement militaire de son fils, Louis, Bernard Gustave est domicilié à Captieux (33). 

Matricule de Louis Dupuy

En 1899 son nom, pour la première fois, parait dans le journal « Le Veteran », il est délégué à la formation des sections et est domicilié à Captieux où il est surveillant des travaux publics. Les chemins de fer dépendaient des travaux publics, Bernard faisait-il partie de cette administration, je n’ai pas encore trouvé.



Le 17/9/1901 il est toujours domicilié à Captieux à l’occasion du mariage de sa fille Marie Louise. Après ce dernier acte officiel, nous ne disposons plus que des extraits du « Veteran » pour suivre ses différents domiciles. Le 4/6/1905 il demande son rattachement à la section de Lavardac (47). 
Il travaille donc de nouveau dans la ville où il s’est marié. Entre 1905 et 1909 il est parti dans le Gers, je n’ai pas le nom de la ville, car quand il demande son rattachement à la 391ème section de Boucau il est dit venant des « isolés du Gers ». Sans doute habitait-il dans un lieu où il n’y avait pas assez de vétérans pour créer une section. Le 30/4/1909 il est sûrement déjà au Boucau quand il demande son rattachement à la section.

Suite à la création de la médaille commémorative il est choisi pour la recevoir avec 15 autres vétérans de Boucau-Tarnos. 


C’est chose faite le dimanche 29/9/1912 comme l’indique un entrefilet du quotidien local « Le Courrier de Bayonne » ainsi que « le Vétéran » du 5/10/1912.


Bernard Gustave Dupuy est décédé au Boucau le 2/6/1914, comme indiqué dans le « Courrier de Bayonne » :

Un vétéran disparait : C’est Mr Gaston Dupuy ex-employé d’entreprise, décoré depuis deux ans de la médaille de 1870-1871 décédé la semaine dernière à l’âge de 64 ans »

Deux erreurs ici sur le prénom il s’agit de Bernard Gustave, mais peut-être était-il connu sous le prénom de Gaston, et sur l’âge, il avait en réalité 67 ans.

Une insertion est également parue dans « le Vétéran » du 26 juillet 1914.



[1]  Pour l’ascendance voyez mon article sur les Dupuy dans ce même ChallengeAZ lettre D

https://attrapememoire.blogspot.com/2020/11/dupuy.html

[2]  Pour les Hourres voyez mon article dans ce même Challenge AZ lettre H

https://attrapememoire.blogspot.com/2020/11/hourres.html

[3]  Historique du 31ème RI par André Pierre Chavatte d’après les manuscrits du Capitaine Ferry 2016

[4]  Hasard la famille Sautereau est apparentée avec la famille Roth qui possédait le Château de Matignon (Domaine Aintzina actuellement)  en 1870

[5]  Voici un lien pour visiter l’ancienne voie de chemin de fer de Montréal à Eauze

http://www.inventaires-ferroviaires.fr/hd32/32290.a.pdf

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