samedi 14 novembre 2020

MAGNIN

 MAGNIN Claudius

 « …Son usine du Boucau, de cette usine qu’il aimait tant, qu’il aimait ainsi qu’il le répétait quelquefois, comme son troisième enfant … »[1]

 


Claude Charles Auguste MAGNIN, dit Claudius, est né le 6 mars 1840 à Voiron (Isère) rue du mail, il est le fils d’Antoine MAGNIN et de Marcelline MARTIN. Il se retrouve orphelin quand il n’a que 16 ans. Son oncle Eugène MARTIN, ingénieur à Grenoble, l’encourage alors dans ses études qu’il poursuit jusqu’à l’école des Mines de Saint Etienne. En 1862, il termine bon dernier avec des commentaires peu flatteurs : « Intelligence moyenne et pas de travail ». Pourtant la suite de sa carrière va prouver le contraire. En 1863 il rentre comme ingénieur à la Compagnie de fonderies et forges de Terrenoire à Bessèges (30). Il s’y fait remarquer par son intelligence, son bon sens et son esprit pratique. Il est chargé en 1868 de l’installation, dans cette usine, de la plus considérable aciérie française Bessemer d’alors. La même année il fait la connaissance de Joséphine Bezard, fille de Charles Bezard, maire de Lunel, il l’épouse le 7/1/1868 dans cette ville.

En 1873 il est recruté par la Société des Forges et aciéries de Saint Chamond, pour assurer la direction technique de ses hauts fourneaux et aciéries Bessemer situés dans le Rhône et dans la Loire et tout particulièrement à l’usine de Givors qu’il dirigera jusqu’en 1881.

Cette même année il est chargé par la Compagnie de construire une nouvelle usine sidérurgique, à l’embouchure de l’Adour, les Forges de l’Adour au Boucau et à Tarnos. Cette usine est destinée à produire des rails pour la Compagnie de chemin de fer du Midi. 

Construction des Forges de l'Adour
Quatre hauts fourneaux y sont construits sur un site de près de 400 hectares dont 80 sont occupés par de vastes bâtiments. Le premier haut-fourneau est allumé solennellement le 22 mai 1883. Cette usine emploiera jusqu’à 2000 ouvriers. Il est également le créateur en 1888 de procédés nouveaux pour la fabrication des alliages de chrome et de tungstène, qui ont été remarqués à l’exposition universelle de Paris en 1889.


Le 16/11/1889 il est nommé Chevalier de la Légion d’Honneur. C’est son beau-père Charles Bezard qui lui remet l’insigne le 16/8/1890 au Boucau.

L’usine est visitée par le Président de la République : Sadi CARNOT, le 23/5/1891.

« … Cette visite fait gloire à Monsieur Magnin qui l’a créée de toutes pièces. Aujourd’hui les Forges occupent près de 1500 hommes et livrent près de 50 000 tonnes d’acier par an. Monsieur Magnin qui a tiré du néant ces superbes établissements, peut être fier de son œuvre et en revendiquer hautement le mérite … » [2]

Tout en continuant à diriger sa « chère usine » il devient sous-directeur général puis directeur général de la Compagnie. C’est lui qui fait acquérir à la Société, les usines d’Homécourt dans l’est en 1903. La Société prendra alors le nom de : « Compagnie des Forges et Aciéries de la Marine et d’Homécourt ». Il devient vice-président de la compagnie et à ce titre membre de la direction du « Comité des Forges ».

Il est fait Officier de la Légion d’Honneur le 11/6/1910, l’insigne lui est remis le 9/7/1910, à Saint Chamond par Adrien de MONTGOLFIER PDG de la Compagnie.

Claudius MAGNIN est décédé au Boucau le 16/12/1916. La commune de Boucau décide d’attribuer son nom à la rue de la Barre, qui devient rue Claudius Magnin. A la libération elle prendra le nom de Maurice Perse ancien maire du Boucau, mort en déportation. Un rond-point porte depuis 1996 son nom.

Il avait eu la douleur de perdre son épouse, victime d’une pneumonie le 14/11/1900.

De son union avec Joséphine Bezard sont issus :

 -        Marie Antoine Eugène MAGNIN ° Lunel (34) le 3/10/1868

         Militaire

         Il épouse à Capestaing (34) le 2/7/1895 Marcelline MAUREL

         D’où descendance

 -        Charles Gabriel Joseph MAGNIN ° Bessèges (30) le 5/9/1870

+ Bordeaux (33) le 27/3/1961

Directeur des Forges de l’Adour après son père

Epouse

1°) Rabastens (81) le 29/11/1899 Marie Emilie PROUHO

+ Bayonne le 30/4/1915

2°) Bordeaux (33) le 28/5/1917 Renée Eulalie Louise MARABAIL



Sources:
Archives personnelles ; AD 40 en ligne NMD Tarnos; AD 64 en ligne NMD Bayonne et Matricule; Base Leonore pour les dossiers de Légion d'honneur de Claudius; Mediathèque Bayonne: Courrier de Bayonne 1883, 1891, 1900 et 1916

[1]  Extrait de l’éloge funèbre fait par Théodore Laurent Président Administrateur-Directeur général de la Compagnie des Forges et aciéries de la Marine et d’Homécourt lors de l’enterrement de Claudius Magnin le mardi 19/12/1916 au Boucau (Archive personnelle)

[2]  Article du Courrier de Bayonne de mai 1891



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