samedi 7 novembre 2020

GUILHOU

 

Au début du 17ème siècle le bois Guilhou et l’héritage de Mousserolle ne forment qu’une seule et même propriété qui appartient à la famille de Laclau et est connue sous le nom de Mousserolle.

Le premier propriétaire connu de Laclau est Pierre de Laclau, chanoine de la Cathédrale de Bayonne, connu pour ses démêlées avec Monseigneur Raimond de Montaigne[1] Evêque de Bayonne Pierre de Laclau avait hérité d'un bien

« communément appelé Mousserolle, situé en la paroisse de Tarnos, au quartier d'Ite» de Jeanne de Bellegarde sa cousine germaine. « Cet héritage d'un seul tenant dont les fruits ont un droit particulier et privilégié pour 1'entrée dans la ville de Bayonne ».

Pierre de Laclau dans son testament daté du 16 Mars 1664, retenu par Harran notaire à Bayonne lègue la propriété à Denis de Laclau son neveu. 

Quelques jours plus tard le 24 mars, Pierre de Laclau meurt à 1' âge de 84 ans. Il sera enterré dans le caveau des Laclau situé dans le cloître de la cathédrale. Denis de Laclau vend la propriété en faveur de François de Lacourtaudière, par acte au rapport de Monho, notaire à Bayonne le 7/5/1722. Grace à cet acte on connait les confrontations de la propriété :

« Confrontant du levant à terres de 1'héritage de Prisse, appartenant à Monsieur de Bédorède et à l'héritage de Loustau appartenant à Monsieur Dubroc, du couchant aux terres et padouans de plusieurs voisins dudit héritage de Mousserolle et à la rivière de 1’Adour, du nord à un héritage appartenant audit sieur Dubrocq et à un autre héritage appelé du Basta et à terres et padouans tant dudit sieur Dubrocq, qu'à terres du maître de Grazincau et au chemin public, du midi au moulin d'Esbouc et à terres et padouans du même moulin ».  

François de Lacourtaudière le nouveau propriétaire faisait partie d'une famille dont les membres furent commissaires ordonnateurs de la marine à Bayonne, pendant plus de cent ans.

C’est son fils François de Lacourtaudière qui vendra la propriété de Mousserolle le 5/3/1806, devant Dhiriart notaire à Batyonne en faveur de la famille Suares, marchands de Saint-Esprit

« .. Sieur François lacourtaudière , ancien commissaire général de la marine lequel a volontairement vendu, cédé, quitté, aliéné... en faveur de Monsieur Daniel de Jacob Suares marchand, Gabriel de Jacob Suares commis négociant Benjamin de Jacob Suares aussi commis négociant et demoiselle Esther de Jacob Suares, frères et soeur habitants et domiciliés en la commune de Saint Esprit, le domaine de Laclau ou Mousserolle, avec la métairie ».

Après plusieurs ventes la propriété va être achetée, par acte retenu par Maître Cavé-Esgaris notaire à Bayonne le 29/6/1874, par Monsieur Ernest Guilhou sans profession, demeurant à Mieres del Camino dans la province des Asturies en Espagne.


Il est le fils de Numa Guilhou, célèbre homme d'affaires et banquier du Second Empire, qui possède en Espagne des mines et une sidérurgique à Mieres del Camino, et de Anne Zélie Singher.

Ernest Guilhou
Ernest Guilhou était membre du conseil de fabrique de l’église du Boucau. Il participa à la vie boucalaise en étant un conseiller municipal. C’était un homme très riche. En plus de posséder une écurie de courses, il possédait une collection de tableaux de maitre et d’objets précieux, le tout assuré pour une valeur de 500000 francs or. C’est lui qui a magnifié le château de Guilhou et surtout organisé le domaine en un véritable jardin, parsemé d’arbres aux essences rares.

Il est décédé à Paris, 55 avenue Marceau, le 18/4/1911. Les funérailles, à Boucau, furent à la hauteur du personnage, en voici le compte rendu publié dans le Courrier de Bayonne du 24/4/1911

« Les obsèques ont eu lieu samedi matin à 10 heures au milieu d’une très nombreuse affluence. L'immense parc du château de Laclau, résidence de Monsieur Guilhou, était rempli d’amis et de personnes venues de toute la région assister à ses obsèques. Un corbillard des plus luxueux contenait les nombreuses couronnes offertes il avait été attelé à la daumont[2], les nombreux cordons de poêle[3] étaient tenus par Monsieur Dumontel maire du Boucau, Labrouche maire de Tarnos les membres du conseil municipal dont le défunt faisait partie, par les membres des diverses sociétés. Les décorations très nombreuses dont Monsieur Guilhou était titulaire étaient portées par un valet de pied sur un coussin de velours.  La famille assistait aux obsèques. On a remarqué la présence du capitaine et des officiers du détachement des dragons du Boucau. »

Ses deux filles Jacqueline et Marta vont épouser des grands d’Espagne. Jacqueline, Pedro Pidal marquis de Villaviciosa et Marta, Manuel Loring comte de Mieres.

Les ruines du château
Malheureusement le château fut détruit par un incendie la nuit du 20 juin 1932. Il y a quelques années on pouvait encore apercevoir les ruines de cette maison de maître.

Heureusement il reste le magnifique parc et la zone humide. C’est un véritable havre de paix au milieu de la cité et son poumon vert. Acheté par le département en 1986 les ruines, qui étaient dangereuses, furent rasées.

En lisant l’historique on comprend mieux l’évolution du nom qui de Laclau, nom des anciens propriétaires, est passé à Guilhou les propriétaires au 19ème et 20ème siècle.

Si vous passez par Boucau, n’hésitez pas venez visiter le Bois Guilhou.

Vous pouvez également prendre contact avec l'association  "Les amis du Bois Guilhou" 1, avenue Jules Ferry, 64340, BOUCAU Mail : amisboisguilhou@gmail.com                   sur Facebook  @boisguilhou

 Sources:

Archives de Bayonne, Minutier des notaires des PA en ligne (Harran, Monho, Dhiriart, Cavé-Esgaris), Courrier de Bayonne 1911 et 1932 consultés à la Médiathèque de Bayonne, Archives personnelles.


 [1]  Il est de la famille de Michel de Montaigne. Pierre de Laclau l’avait insulté et molesté pour une question de préséance entre le chapitre et l’évêque, pour cela il fut excommunié le 5/8/1636.

[2] à la manière du duc d ' Aumont se dit d'un attelage de quatre chevaux attelés sans volée et conduit par deux postillons

[3] (drap noir ou violet blanc pour les enfants dont on couvre le cercueil et dont certaines personnes tiennent les cordons pendant la marche du cortège funèbre)

1 commentaire:

  1. C'est un résumé très intéressant, à la fois bref et concis, de tes nombreuses recherches historiques couvrant une période de 4 siècles. Bravo. Grâce à toi j'ai tout appris sur le bois Guilhou ! A la mort de son propriétaire, qu'est devenu le château ? A-t-il été vendu par les deux filles d'Ernest GUILHOU ou bien a-t-il été abandonné purement et simplement ?

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