K
Cette lettre
pose toujours un problème, je vais donc parler de la série K. C'est dans cette
série que l'on retrouve les collections imprimées du bulletin des lois,
moniteur et journal officiel, recueil des actes administratifs de la
Préfecture, arrêtés du Préfet, conseil de préfecture.
Plusieurs de
ces documents m'ont permis de retracer le vote de la loi créant la commune de
Boucau
Le 1er juin
1857, promulgation de la loi créant la commune de Boucau
« Napoléon par la grâce de Dieu
et la volonté nationale Empereur des Françaix, à tous et à présent et à venir
salut
Le corps législatif a adopté le
projet de loi dont la teneur suit:
….
Article 2
Les sections de Boucau et de Romatet
sont distraites de la commune de Tarnos, canton de Saint Esprit, département des
Landes et réunis à l'arrondissement de Bayonne (Basses Pyrénées). Ces deux
sections formeront sous le nom de Boucau, une commune distincte, dont le chef-lieu
est fixé à Boucau »
Voyons la genèse
de cette loi
Le 20/4/1857
la commission chargée de la réunion de Saint Esprit à Bayonne et de la création
de la commune de Boucau, est constituée. Elle comprend en plus deux députés landais:
François de Marrast (1799-1880) et Charles Emile Corta, d'autres députés,
Raymond-Henri Noubel député du Lot et Garonne, (1852-1870) ; Justin Durand
député des Pyrénées Orientales, (1852-1870) ; Charles Henri
Roulleaux-Dugage, député de l’Hérault, (1852-1870) ; Pierre dit
Paul-Auguste Roques-Salvaza député de l’Aude (1852-1870) et Jacques Edouard
Reveil, maire de Lyon et député du Rhône (1852-1863).
Le président
de la commission est Mr. Réveil et son secrétaire est Mr. Noubel, le rapporteur
est Charles Henri Roulleaux-Dugage. La commission va se réunir plusieurs
fois : les 20, 24, 25, 30 avril et
le 4 mai 1857.
Le Corps
Législatif sous la présidence d’Eugène Schneider (industriel et fondateur de la
dynastie Schneider 1805-1876) se réunit pour délibérer dans sa séance du 9 mai
1857
Charles
Corta intervient pour contester le projet qui selon lui :
Charles Corta (site de la chambre des députés) |
Dépouille le
plus pauvre pour favoriser le plus riche.
Retranche au
département sa ville la plus importante et la moitié d’une commune qui a aussi
une certaine importance.
Supprime une
ligne séparatrice naturelle : le fleuve pour la remplacer par une ligne
tracée au milieu des terres.
Enlève au
département des Landes deux gares de chemin de fer.
Retire au
département la moitié du port de mer et le port de terre en entier
Il termine
en disant de quelle manière il lui semble que l’on aurait pu créer un
département nouveau, si la nécessité d’un remaniement territorial avait été
reconnue, et il dit que ce département aurait dû avoir Bayonne pour chef-lieu.
Charles
Henri Roulleaux-Dugage rapporteur intervient à son tour :
La
commission a consacré à l’étude de ce projet 5 ou 6 séances et les deux députés
des Landes, qui étaient au nombre de ses membres, ont disputé le terrain pied à
pied.
La ville de
Bayonne et celle de Saint Esprit sont une seule et même ville partagée par l’Adour.
Le port de
Bayonne comprend les deux rives de l’Adour, les chantiers, les magasins de
cette ville, sont pour la plupart dans la ville de Saint esprit. La commune de
Saint Esprit ne peut que gagner à être dans celle de Bayonne.
Le
rapporteur s’attache à prouver que la commune de Tarnos ne sera pas lésée
davantage par suite de la création de la ville de Boucau, qui aura pour
résultat de mettre les deux rives de l’Adour dans la même circonscription
territoriale et administrative.
Le rapporteur donne un avis
favorable à la loi.
Henri Roulleaux-Dugage (site de la chambre des députés) |
Le corps
législatif adopte par assis et levé les quatre articles dont se compose le
projet de loi.
L’ensemble
du projet est ensuite adopté au scrutin, à la majorité de 22 suffrages contre 7
sur 229 votants.
Le Préfet des
Basses Pyrénées dans son arrêté du 18/9/1857 arrête :
« Article 1er
A partir du trente septembre courant
la nouvelle commune de Boucau relèvera de l’administration du département des
Basses Pyrénées. En conséquence M le Sous-Préfet de l’arrondissement de Bayonne
et M le Maire de Boucau prendrons ce même jour possession directe chacun pour
ce qui le concerne, des services administratifs de la nouvelle commune, à
l’exception pourtant des services de l’état civil et de la police dont M le
Maire de Boucau est en possession depuis le 15 de ce mois »
(Source: AD 40 le bulletin des lois et le Moniteur)
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