Q comme Quittance

Dans le cadre du #ChallengeAZ voici mon nouvel article Q ... comme Quittance

On ne rappellera jamais le rôle essentiel des actes notariés en généalogie. Les actes d'état civil (BMS et NMD) nous servent à construire l'arbre et à lui donner ses racines. Les actes notariés l'étoffent lui donnent de la consistance. Aujourd'hui je vais vous parler d'actes dont on ne se sert pas assez souvent : les quittances.

Il en existe de plusieurs sortes :

Celles servant à donner la preuve qu'une dette a été payée.

Celles qui permettent de clôturer un acte d'achat d'un bien en payant la dernière échéance

Et puis il y a les quittances de paiement de la dot promise à l'occasion d'un mariage, dont je vais parler.

Elles sont capitales car dans la plupart des cas, elles nous donnent la date et le nom du notaire qui a rédigé le contrat de mariage.

C'est un renseignement important quand on ne connait pas le nom du notaire qui a conclu le contrat. Car dans nos contrées (le Sud-Ouest en particulier) les prêtres n'indiquaient pas toujours les filiations dans les bénédictions nuptiales. D'où l'intérêt de ces contrats, qui au 18ème siècle étaient systématiquement conclus, même entre des journaliers et des métayers.

Le contrat de mariage nous permet de savoir :

1°) le nom des parents des futurs conjoints

2°) la plupart du temps une nombreuse parentèle assiste au contrat

3°) de connaître le montant de la dot, avec le descriptif du trousseau et le montant de la somme en numéraire promise.

Je vois ai déjà parlé (à la lettre N) du notaire Jean Lanusse qui instrumentait à Mimbaste (40) et qui a rédigé la plupart des actes de la famille. Je vais vous donner deux exemples de quittance qui m'ont permis de retrouver, par la suite, les contrats afférents.

Ainsi le 16/8/1748 devant Lanusse quittance pour Jean Cazaux dit Tastet (mon sosa 64) contre Arnaud Cazaux son frère.

« …a été présent en sa personne Jean Cazaux dit Tastet laboureur et habitant de la paroisse de Misson et Arnaud Cazaux son frère puiné, aussi laboureur de la paroisse de Saint Lon. Lesquels sont venus en liquidation des payements faits en déduction de la constitution dotale de 900 livres dudit Arnaud Cazaux mentionnée dans son contrat de mariage d'avec Marie de Mesplet datée du 16/6/1742 retenu par Lodève notaire royal… »

Plusieurs sommes ont déjà été payées. De plus cet acte nous indique que Jean Mesplet (beau-père d'Arnaud Cazaux) est décédé avant 1748, ce qui permet de chercher plus facilement son décès.

L'indication du contrat n'est pas toujours indiquée on va le voir dans le deuxième cas, en fait comme le contrat de mariage a été retenu par le notaire rédacteur de la quittance il n'a pas cru nécessaire de l'indiquer.

Le 27/6/1740 devant Lanusse, quittance pour Jean Cazaux contre Etienne Castaings son beau-frère.

« …a été présent en sa personne Etienne Castaings dit Caillou, laboureur, habitant d'Ozourt, lequel déclare qu'en déduction de ce qui est échu et reste de la constitution dotale en argent de Claire de Cazaux sa femme, il a reçu le 10 novembre 1739, la somme de 51 livres en espèces de cour, des mains de Jean Cazaux dit Tastet son beau-frère … et présentement il a reçu en même déduction … la somme de 300 livres que ledit Cazaux lui a comptée et dont il s'estime content … »

Le contrat de mariage entre Etienne Castaings et Claire Cazaux a été retenu par Lanusse le 31/4/1731.

Enfin le 22/8/1738 une autre quittance, retenue par Darrigan notaire à Habas, par Jean Soustra dit Pecoste de Pouillon en faveur de Jean Cazaux dit Tastet de Misson.

« …Jean Soustra déclare avoir reçu de Jean Cazaux dit Tastet la somme de 200 livres en déduction de termes à échoir sur la constitution dotale d'autre Jean Cazaux frère cadet, partie et gendre dudit Soustra porté par le contrat de mariage dudit Cazaux avec Catherine Soustra passé devant moi notaire le 22/8/1765... »

J'ai d'autres quittances et bien sûr une multitude d'actes notariés établis par les notaires de Pouillon, Mimbaste, Habas, Heugas et d'autres, qui ont tous rapport avec ma famille.