#challengeAZ nouvel article P .... comme Prisonnier de guerre
Bernard Gustave DUPUY mon
arrière-grand-père est né à Nérac le 3/3/1847. Il y a une trentaine d'années
j'avais consulté son matricule aux Archives du Lot et Garonne à Agen. Outre les
renseignements anthropométriques, il m'avait permis de savoir qu'il avait
participé à la guerre de 1870 et qu'il avait été fait prisonnier en Allemagne
du 3/9/1870 au 21/6/1871. Cette trouvaille allait à l'encontre de la tradition
familiale qui voulait qu'il ait fait le siège de Paris et même mangé des chats
et des rats car c'était la disette, nous verrons qu'il y a quand même une part
de vérité.
Pour ma documentation
j'ai eu la chance de retrouver un livre sur l'historique du régiment auquel il
appartenait, le 31ème régiment d'infanterie.
Je ne vais pas vous raconter
l'histoire de la guerre de 1870 car tel n'est pas mon propos. Je vais donc
partir de la capitulation de Sedan le 2/9/1870. Le 31ème fait partie de l'armée
dite de Chalons qui a été encerclée à Sedan.
Le 3/9/1870 le général
Lebrun se met à la tête des prisonniers de son corps d'armée pour se rendre
avec eux dans la presqu'ile d'Iges où ils vont être détenus en attendant leur
départ vers des camps de prisonniers en Allemagne. C'est l'anarchie, il leur
faudra 5 heures pour rejoindre cette presqu'ile qui portant n'était située qu'à 5
kilomètres.
Les troupes humiliées
doivent défiler sans armes devant les Allemands.
Cette presqu'ile a été
surnommée "le camp de la misère". Parqués sur la terre nue et
détrempée, sans feu, sans paille, sans abri, les prisonniers sont laissés sans
vivres jusqu'au 7/9. Dès le 5 les hommes n'ont plus de biscuits. Le 6 la
situation devient lamentable, les chevaux sont abattus et les hommes mangent
leur chair presque crue. C'est sans doute ce souvenir qui a été déformé par la
famille. A partir du 7/9 de la nourriture est enfin distribuée.
Alors commence la
formation de convois de prisonniers par groupes de 1100 à 2000 hommes et leur
exode, en long calvaire, vers les camps d'Allemagne où ils seront internés.
Un certain nombre de
sous-officiers et soldats, dont mon arrière-grand-père, ont été dirigés vers le
camp de Wahn, près de Cologne où ils seront mal nourris et surveillés avec une
extrême sévérité.
En fin le 21/6/1871 c'est
la délivrance et Bernard Gustave est libéré avec ses camarades.
Il faudra attendre 1893
pour qu’une fédération des anciens combattants de 1870-1871 soit créée. Son
unique but est de revendiquer auprès des pouvoirs publics la création d'une
médaille commémorative. C'est chose faite en 1911 où les modalités d'obtention
de cette médaille paraissent au JO du 29/9/1911.
Médaille commémorative de 1870-1871
Le dimanche 29/9/1912, le
chef d'Escadron de CAZES et le Président de la section des vétérans de
1870-1871 remettent à Bernard Gustave DUPUY et à 15 autres vétérans de Boucau la médaille
commémorative. Un entrefilet dans le journal local en témoigne. Mon aïeul ne va
pas en profiter longtemps, il est mort à Boucau le 2/6/1914. Un autre
entrefilet du journal local l'indique ainsi : "Un vétéran qui
disparaît".
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