mardi 17 novembre 2020

OLAIR

 OLAIR

Le 27 mai 1889 est mort à Tarnos (40) quartier des Forges Cayetano OLAIR (quelquefois écrit OLHAIR) né à Pampelune vers 1850, fils d’Ignacio et de Teresa ZUNZARREN. Il est mort à « 1heure du soir ». Il est manœuvre, espagnol et les témoins de son décès sont deux de ces compatriotes : Firmin YBANEZ 22 ans journalier et Andres GIL 27 ans journalier également, ils n’ont signé l’acte « pour ne savoir » selon la formule consacrée. Cayetano était l’époux de Feliza ARANO, deux enfants nés de leur union sont également nés à Tarnos au quartier des Forges : Ramona le 9 août 1884 et Faustine le 16/2/1886.


Ce décès m’a interpellé car un an auparavant Cayetano OLAIR avait été soupçonné de meurtre sur la personne d’André PITA (un de ses compatriotes).

Rappelons ici que l’installation en 1881 d’une importante usine sidérurgique : Les Forges de l’Adour, est venue bouleverser la quiétude de deux petits villages : Boucau et Tarnos. Ces bourgs ont vu leur population augmenter de façon significative. 

Photo prise entre 1880 et 1890 à gauche maison où il y avait la pâtisserie St André.
On remarque que les maisons de la rue Biremont (Saldou etc...) n'existent pas.
 

Année

Boucau

Tarnos

1872

1643

1788

1881

1863

1796

1886

2720

2530

1891

3440

2645

1896

3989

3071

Ainsi dès 1882 au Boucau, on peut constater la présence de quatre-vingt-cinq nouvelles maisons, toutes situées dans le quartier de l’usine dit « des Forges ».

Photo vers 1900, il y a plus de maison dans la rue Biremont

C’est dans ce quartier des Forges, à cheval sur les deux communes, que se produit l’assassinat dont le « Courrier de Bayonne » (hebdomadaire local) se fait l’écho dans son édition du vendredi 17 août 1888 :

« Il était environ 10 heures du soir mardi dernier, lorsque le bruit commençait à se répandre au Boucau, par toute la cité ouvrière, qu’un crime venait de se commettre. Derrière les bureaux des Forges, et à gauche en se dirigeant vers le quai des appontements, il est une petite taverne d’aspect louche, absolument isolée, que tient un espagnol, du nom de Gaetano Olhair âgé de 45 ans. Depuis longtemps il est occupé sur les quais au chargement des poteaux de mines, marié, père de famille, il a trouvé moyen d’occuper ses heures de loisir et celles de sa femme à la gérance d’une cantine dont il est propriétaire et où il offre à ses compatriotes, très nombreux depuis la création de l’usine, non seulement le couvert, mais aussi le gîte. Le 20 juillet dernier, Gaetano inscrivait sur ses registres, au double titre de pensionnaire et de locataire, un jeune navarrais André Pitta âgé de 26 ans. Huit jours après, la buvette espagnole recevait encore comme locataires deux ouvriers du port, toujours espagnols, ayant l’un et l’autre comme Pitta 26 ans : Manuel Garcia et Laurent Vertut. Pitta se lia vite d’amitié avec ses deux compatriotes qu’on le vit fréquenter assidûment. Dans la soirée de Mardi, son repas achevé, il prenait place en leur compagnie à une table de la taverne et le trio commençait aussitôt une partie de carte. Que sa passa-t-il entre les joueurs ! Vers onze heures du soir, un ouvrier de l’usine venant chercher du vin à la buvette entra tout effaré et prévint Gaetano que dans l’ombre, près de la route, il avait heurté du pied un corps d’homme « C’est sans doute un ivrogne qui cuve son vin » répondit très indifféremment l’aubergiste. Pourtant il consentit à se déranger lorsqu’un deuxième client vint l’informer à son tour qu’un homme gisait dans la cour de l’établissement sans connaissance. Accompagné de quelques-uns de ses pensionnaires Gaetano sortit. Pita était étendue sur le sol déjà froid et rigide. Le crime ayant été commis à 100 mètres environ du territoire des Basses Pyrénées, sur le territoire de la commune de Tarnos, ceux-ci durent téléphoner non pas à Bayonne, mais à Dax. On comprend quels inconvénients graves présentent au point de vue de la poursuite des meurtriers ces formalités judiciaires. Ne serait-il pas urgent en prévision de cas semblables, d’annexer au Boucau toute la partie est de l’usine qui appartient aux Landes, de telle sorte qu’à la première alerte la gendarmerie de Bayonne puisse être sur pied et intervenir à temps. Gaetano a été arrêté et conduit à la maison d’arrêt de Dax »

J’ai retrouvé l’acte de décès d’André PITA, 26 ans, natif de La Corogne, manœuvre, décédé à 11 heures du soir le 14 août 1888. Les personnes déclarant le décès sont : Bernard GUILLAUME 44 ans (le concierge de l’usine) et Arnaud LAPENU, 40 ans, garde particulier (de l’usine).


OLHAIR, a-t-il été mis hors de cause ? Je n’ai rien trouvé dans le journal. Son décès moins d’un an après, en mai 1889, interpelle.

Il y a de nombreux articles du « Courrier de Bayonne » relatant des violences entre personnes, dans ce quartier de Boucau et Tarnos. La municipalité du Boucau, bien consciente du problème, obtient, le 26 mai 1892, la création d’un poste provisoire de gendarmerie, composé de deux gendarmes. Puis par le décret du 20 mai 1894, l’installation d’une brigade de gendarmerie. Cette première gendarmerie était située, rue du Barthassot, en face de l’actuelle Caisse d’Epargne.

 

Sources :

AD 40 en ligne : Décès Tarnos, année 1888 et 1889 ; Naissances Tarnos 1884 et 1886

Généalogie du Bas Adour (GBA)

Courrier de Bayonne année 1888 et 1889 consultés à la Médiathèque de Bayonne

Délibérations Conseil municipal Boucau 1874-1883, 1883-1889, 1889-1896

1 commentaire:

  1. Bonjour Monsieur Cazaux,
    Je consulte depuis peu vos publications sur Twitter grâce à Marie Eppherre.
    Je découvre ainsi de nombreuses études familiales et leurs recherches approfondies.
    Je ne peux vous contacter en mp sur Twitter. Hélas. Alors que je souhaitais vous parler
    de ma famille maternelle du Boucau, venue de Saint-Dos (64) en 1884.
    Bien cordialement,
    Anne Castagnou Larcebau

    RépondreSupprimer

YGON

YGON Les dernières lettres de l’alphabet posent toujours des problèmes pour trouver un sujet. Cette famille YGON est arrivée au Boucau, ve...